Visite de Xi Jinping en Amérique latine : vers la promotion d'un accord de libre–échange

11-15-2016 15:08

Dossier : Visite du président chinois Xi Jinping en Amérique latine

La prochaine tournée en Amérique latine du président chinois Xi Jinping permettra de restructurer le commerce bilatéral et de promouvoir un accord de libre–échange à un moment où les deux parties subissent des pressions dues à une récession économique. C'est ce que des experts ont souligné.

Xi Jinping se rendra en Equateur, au Pérou et au Chili du 17 au 23 novembre et participera à la 24ème Réunion des dirigeants économiques de l'APEC (Coopération économique pour l'Asie–Pacifique) les 19 et 20 novembre à Lima, la capitale péruvienne. Il s'agira de la 3ème visite de M. Xi sur le continent depuis son arrivée au pouvoir en mars 2013.

Le volume des échanges commerciaux continue de diminuer entre la Chine et l'Amérique latine, et il est nécessaire de modifier la structure commerciale, a déclaré Xu Shicheng, chercheur en études latino–américaines à l'Académie des sciences sociales de Chine.

« Le second livre blanc sur le développement des relations Chine–Amérique latine devrait être publié durant la visite de M. Xi, après la publication du premier en 2008, maintenant que la situation économique a considérablement changé », a fait savoir un expert qui a tenu à rester anonyme, basé à Beijing et proche du ministère des Affaires étrangères

L'économie chinoise est passée à la « nouvelle normalité », avec le maintien d'une croissance à vitesse moyenne–rapide. La croissance annuelle du PIB pour la période 2016–2020 doit rester au minimum à 6,5 %, selon des propos de M. Xi rapportés par l'agence Xinhua en novembre 2015.

Les projections économiques de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes pour la région prévoient une contraction moyenne de –0,9 %. Selon M. Xu, certains pays d'Amérique latine qui doivent ajuster leur structure économique et accroître l'industrialisation devraient saisir les opportunités de coopération avec la Chine. Une priorité concerne la capacité de production à un moment où la Chine souffre de surcapacité, a estimé de son côté Yang Zhimin, chercheur à l'Institut des Etudes d'Amérique latine à l'Académie des sciences sociales de Chine.

Se faisant l'écho de M. Yang, M. Xu a déclaré que le commerce bilatéral doit être restructuré, pour passer des achats de pétrole et de minerais par la Chine au commerce de produits à forte valeur ajoutée et aux technologies de l'information, au regard de la baisse du volume des échanges commerciaux. Entre janvier et juin, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l'Amérique latine était de 99,2 milliards de dollars, une chute de 11,3 % par rapport à la même période de l'an passé, selon l'agence Xinhua en août. Il s'agit d'une nouvelle chute après celle de 10,2 % enregistrée annuellement en 2015. « La Chine veut importer davantage de produits à forte valeur ajoutée au lieu des matières premières seulement », a résumé M. Xu.

Le président du Pérou Pablo Kuczynski a déclaré que son gouvernement accueille non seulement les investissements chinois dans les mines, mais aussi dans la fusion des minerais et les produits minéraux, selon le site d'information china.com.cn.

Des incertitudes subsistent

Selon M. Xu, les accords de libre-échange que la Chine a signés avec le Pérou et le Chili respectivement devraient être revus durant la visite de M. Xi pour accroître le commerce et les investissements.

Le Pérou et le Chili sont tous deux signataires du Partenariat transpacifique, sous l'égide des Etats–Unis, mais l'avenir de ce bloc commercial reste incertain suite au résultat des présidentielles américaines. M. Yang a souligné que le Pérou et le Chili sont aussi membres de l'Alliance du Pacifique, le bloc commercial le plus actif d'Amérique latine, et qu'ils seront disposés à promouvoir un accord de libre–échange signé par les pays du pourtour de l'océan Pacifique.

Devant le sentiment croissant contre la mondialisation, il est temps de reprendre les discussions pour une zone de libre–échange Asie–Pacifique, estime Teng Jianqun, directeur du département des études américaines à l'Institut des études internationales de Chine. « Il est particulièrement important de promouvoir un accord de libre–échange Asie–Pacifique alors que le président élu Donald Trump s'est engagé à abandonner le Partenariat transpacifique, sous l'égide des Etats–Unis, qui exclut la Chine et la Russie », a déclaré pour sa part M. Xu.

Lors de la réunion de l'APEC en 2014 à Beijing, les pays membres étaient parvenus à un consensus pour initier un accord de libre–échange Asie–Pacifique, avait rapporté l'agence Xinhua. « Le Partenariat transpacifique peut être remplacé par un accord similaire, mais sans les Etats–Unis, a expliqué M. Kuczynski, un fervent partisan du libre–échange, à Russia Today vendredi dernier. Je pense qu'il sera préférable d'avoir un accord Asie–Pacifique qui comprend la Chine, ainsi que la Russie…Il doit y avoir de nouvelles négociations. »

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Rédacteur:Jin Wensi |  Source:
French.china.org.cn
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