En Afghanistan, l'insécurité conduit à la hausse du nombre de civils qui fuient leur foyer mais restent dans le pays. Le nombre de déplacés internes atteint cette année un record.
Il n'y a pas d'école pour Zainab là où sa famille s'est installée après avoir fui le conflit afghan il y a un an. Elle passe ses matinées à collecter du combustible pour le feu de sa famille, la plupart du temps, du plastique. Zainab n'est pas seule. Le nombre de déplacés internes a atteint des records selon les Nations unies, plus de 500 mille personnes auraient en effet quitté leur foyer en 2016, c'est 4 fois plus qu'en 2013.
Le phénomène des déplacés prend de l'ampleur
DANIELLE MOYLAN
Porte-parole
Bureau onusien pour la coordination des affaires humanitaires
"Nous constatons un nombre de plus en plus grand de familles afghanes incapables de rentrer chez elle sur le long terme. Donc nous voyons des nombres importants de déplacés pendant des mois, voire des années.
CATHERINE JAMES
Kaboul
"Environ 600 familles sont arrivées dans ce camp de l'est de Kaboul l'année passée. Le camp est très sommaire, on n'y trouve pas d'école, pas de clinique et ces puits ne sont apparus qu'il y a quelques jours. Les familles disent avoir fui la capitale en espérant pouvoir obtenir une vie et de meilleurs services mais le gouvernement est dans une situation trop précaire pour offrir des services de qualité."
Dans la province de Nangarhar, d'où viennent ces pères, le conflit dure depuis des années entre les Talibans et le gouvernement. Mais l'émergence du groupe État islamique a intensifié les violences.
DOCTEUR ZAHIR SHAH
Province de Nangarhar
"Et ils ont commencé à se battre avec les Talibans et certains d'entre eux ont été tués. Puis ils ont commencé leurs atrocités contre les civils. Ils ont pris les animaux, pillé les maisons, et ils ont aussi tué 11 personnes dans un groupe dont les cousins sont assis ici."
NANGARHAR SHINWARI
Province de Nangarhar
"Ils ont mis le canon d'un pistolet dans la bouche d'un bébé, mis leur chaussure blanche sur sa poitrine et tiré avec leur AK-47. On a été forcés de fuir la zone car on ne pouvait pas se défendre."
La totalié des 34 provinces afghanes accueille pour la première fois des déplacés.
DANIELLE MOYLAN
Porte-parole
Bureau onusien pour la coordination des affaires humanitaires
"Combinés, ce sont un nombre important de gens, de personnes qui ont besoin d'aide et c'est quelque chose qui à mon avis n'a pas été vu depuis des années en Afghanistan et c'est à un niveau de crise."
Ce phénomène pourrait jouer le jeu des insurgés car ces déplacés pourraient être tentés de se tourner vers eux pour les aider.
AFZALI KHAN
Province de Nangarhar
"Ils paient tout le monde, les membres des familles, les jeunes et les vieux, et pareil quand les réfugiés sont rapatriés du Pakistan. Chaque membre de famille reçoit 400 dollars de l'ONU. Daech fait la même chose, pour les femmes et les enfants. 500 ou mille dollars par personne."
>> Suivez toutes nos actualités sur notre page Facebook
