Comment des graines chinoises ont changé la vie de paysans kirghizes

01-16-2017 10:31

Par Chen Yao

BICHKEK, 15 janvier (Xinhua) -- Cherba Kalimovitch, soutien d'une famille nombreuse kirghize, se réjouit aujourd'hui d'avoir eu une récolte plusieurs fois meilleure que celle de l'an passée dès l'instant où il a commencé à semer des graines de maïs sophistiquées développées en Chine.

Son champ de maïs est la principale source de revenu pour la famille Kalimovitch qui compte 16 membres. A deux kilomètres du champ, le couple, leurs fils et belles-filles partagent une grande maison dans le bourg d'Iskara situé dans la province de Tchouï (nord).

M. Kalimovich, 47 ans, est paysan depuis 1996 comme l'ont été ses ancêtres venus des provinces chinoises du Gansu et du Shaanxi il y a deux siècles. Ce membre de l'ethnie Dougane, descendant de Chinois musulmans ayant émigré en Asie centrale au XIXe siècle, est un véritable expert en semis.

Mais il s'est rendu compte un jour qu'il ne gagnerait pas assez d'argent avec l'agriculture traditionnelle pour nourrir sa famille toujours plus grande. Plusieurs de ses enfants sont encore à l'école et toutes les femmes restent au foyer, selon les coutumes kirghizes.

Dans l'agriculture traditionnelle, les sujets de préoccupation sont nombreux, comme par exemple le fait de ne pas être capable de juger de la qualité des graines, a expliqué M. Kalimovitch, ajoutant que parfois, une récolte ne pouvait même pas garantir un bon revenu à cause de la fluctuation des prix sur le marché.

Quand la Coopérative agro-industrielle Iskra Asia l'a contacté début 2016 pour lui offrir des graines de maïs de haute qualité développées en Chine, il a su que c'était une bonne chose, car une récolte, c'est non seulement une affaire d'expérience et de dur labeur, mais aussi de technologie.

Conformément à l'accord entre les deux parties, le paysan kirghize a semé des graines de type Zheng 1002 et Zheng No2 mises au point par l'Académie des sciences agricoles du Henan (centre-est de la Chine) et déjà utilisées avec succès dans la coopérative.

Après la récolte, Cherba Kalimovitch a la possibilité de vendre son maïs soit sur les marchés, soit à la coopérative à un prix garanti, selon leur accord.

L'agriculteur a pu louer davantage de terres et ainsi tripler la taille de son exploitation, aujourd'hui de 30 hectares, dès la signature de l'accord. Ce choix s'est avéré le bon. "En 2016, les revenus tirés de la culture de maïs ont nettement augmenté", se félicite-t-il.

En effet, son champ qui produisait 4 tonnes de maïs par hectare avec les anciennes graines en produit désormais 10t/ha. Pour lui, la qualité de la graine n'est plus un problème.

La Coopérative agro-industrielle Iskra Asia, située dans le bourg d'Iskara, a été développée en 2011 par le groupe industriel Guiyou basé dans le Henan dans le cadre de l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route".

Après cinq ans de développement, Iskra Asia est devenue l'une des meilleures coopératives agro-industrielles du Kirghizstan. Outre sa coopération avec les agriculteurs locaux, Iskra Asia embauche également des habitants de la région. Les employés apprennent ainsi beaucoup sur l'agriculture à grande échelle et la production en serre.

En août 2016, les ministres chinois du Commerce et des Finances ont classé Iskra Asia comme la grande zone de coopération économique et commerciale extérieure du pays, tandis que le gouvernement kirghize a promis de lui accorder une série de politiques préférentielles.

"Travaillons côte à côte avec le peuple chinois", a lancé M. Kalimovitch, souhaitant qu'Iskra Asia se développe encore plus et que davantage de compagnies chinoises viennent investir dans son pays natal.

Cherba Kalimovitch a visité la Chine quatre fois, notamment l'ouest, près de son pays. Il avoue qu'il aimerait se rendre dans des métropoles chinoises telles que Guangzhou et Shanghai par TGV.

Le paysan kirghize a donné à ses fils 3.000 dollars pour qu'ils puissent eux aussi visiter la Chine. Ils ont ainsi pu se rendre à Urumqi, chef-lieu de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, voisine du Kirghizstan.

En janvier, alors qu'il commençait à neiger dans le bourg d'Iskra, M. Kalimovitch a emmené ses fils sur ses terres. Debout dans un champ recouvert de neige, les hommes ont discuté des projets de semis pour l'année prochaine.

"Je vais discuter avec Iskra Asia de notre coopération future", a lancé Cherba Kalimovitch. Et d'ajouter : "Si les discussions se passent bien, je compte agrandir mes terres à 100 hectares".

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Rédacteur:Jin Wensi |  Source:
French.xinhuanet.com
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