Les défis à relever pour les familles sino-africaines

02-16-2017 14:43

Plusieurs quartiers de la ville méridionale chinoise de Guangzhou sont devenus des melting pots des cultures chinoises et africaines. Nulle part cela est plus visible que dans le nombre croissant de mariages entre des migrants et des locaux. Cependant, pour un Africain, de s'adapter et faire sa vie dans ce pays n'est pas si simple. Nous sommes allés à la rencontre de certains d'entre eux.

Si beaucoup d'Africains ont choisi de s'installer à Guangzhou pour travailler, certains d'entre eux y ont même trouvé l'amour. L'homme d'affaires nigérian, David et sa femme Liang Xuexiao font partie de ce nombre croissant d'Africains et de Chinois qui se sont mariés à Guangzhou. David est venu dans cette ville en 2008. Petit à petit il a appris à parler chinois. Et aujourd'hui, il est marié à une locale et élève une famille.

DAVID
Homme d'affaires nigérian

"Nous les Nigérians, nous aimons bien venir à Guangzhou, car il y a beaucoup d'usines où l'on peut obtenir des produits à un bon prix."

Mais se marier n'a pas été aisé. Ils ont dû lutter contre de nombreux préjugés de la part des parents de sa femme et de ses amis.

DAVID
Homme d'affaires nigérian

"Ils pensaient que les étrangers ne pouvaient pas bien s'occuper des Chinoises à cause de leurs origines. Ils pensaient aussi que les étrangers ne venaient en Chine que pour une courte période et qu'au final ils quitteraient leur femmes."

LIANG XUEXIAO
Épouse de David

"En plus de mes parents, beaucoup de mes amis étaient pessimistes. Ils pensaient que c'était impossible d'épouser un homme africain."

Mais leur amour était plus fort, et finalement, ils ont donné tort à ceux qui doutaient. Les mariages mixtes entre Chinois et Africains font cependant encore face à de nombreux obstacles. Ojukwu Emma est l'un des plus anciens Nigérians de Guangzhou. Selon lui, de nombreux Africains à Guangzhou doivent renouveler leur visa plusieurs fois par an. Et si le père n'a qu'un visa de courte durée, la constante menace de la séparation est particulièrement difficile à supporter pour les familles.

OJUKWU EMMA
Président, Association de la communauté nigériane en Chine

"Nous les Nigérians, comptons entre 4 et 500 mariages, des familles sino-nigérianes. Mais beaucoup ont été cassés en raison des conditions d'obtention de visa. On compte environ 60% de séparation et seulement 40% ont résisté."

Selon Ojukwu Emma, ces mariages mixtes ont produit plus de 500 enfants à Guangzhou. Et la vie peut s'avérer compliquée pour ces enfants. Ojukwu a également une épouse chinoise et se souvient des difficultés rencontrées pour choisir une école pour son fils.

OJUKWU EMMA
Président, Association de la communauté nigériane en Chine

"J'ai dû changer près de 4 fois d'école pour lui. Parfois il s'ennuit tellement quand il va à l'école, parce qu'il n'a pas d'amis."

Wang Haige travaille au centre de service de la communauté de Dengfeng. Ce centre fournit des conseils aux étrangers, Africains pour la plupart.

WANG HAIGE
Travailleur social
Centre de service de la communauté de Dengfeng

"L'une des difficultés auxquelles ces enfants mixtes font face est que certains élèves se moquent d'eux en raison de la couleur de leur peau. Ils disent qu'ils ont la couleur du chocolat. Un autre problème est que de nombreux élèves ne peuvent pas à aller à l'école car ils ne sont pas dans le système de recensement des ménages."

Le professeur Liang Yucheng étudie la communauté africaine à Guangzhou depuis des années. Il partage avec nous les leçons qu'il en a tirées.

LIANG YUCHENG
Professeur, Université Sun Yat-Sen

"En raison d'un manque d'éducation sur les différences, certaines personnes voient ces enfants sous le filtre des préjugés. Cela inclut la méfiance et la peur. C'est une forme de discrimination raciale."

Le dimanche, beaucoup d'Africains chrétiens vont à l'église pour prier. On peut voir ici de nombreuses familles mixtes avec leurs enfants. Selon les experts, davantage d'éducation sur l'égalité liées aux origines est nécessaire pour certains parents chinois et leurs enfants à l'école.

WU LEI
Guangzhou

"Un nombre croissant d'hommes d'affaires africains décident de s'implanter en Chine. Mais le soutien professionnel pour ces personnes est souvent inadéquat. Les travailleurs sociaux espèrent que les autorités et les communautés locales de Guangzhou pourront faire davantage pour accueillir ces personnes qui souhaitent fonder des foyers en Chine."

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Rédacteur:HUANG Xue |  Source:
CCTV.com
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