France/présidentielle : Polémique sur les attaques de Marine Le Pen à l'encontre des juges et les fonctionnaires (SYNTHESE)

03-01-2017 09:12

PARIS, 28 février (Xinhua) -- Les attaques de Marine Le Pen à l'encontre des magistrats et des fonctionnaires font polémique en France. La candidate du Front national (FN), en meeting dimanche dernier à Nantes, a promis de revoir la formation des magistrats si elle est élue.

Parce que "on ne peut plus supporter le laxisme qui prévaut dans la magistrature aujourd'hui", a justifié Marine le Pen dont le parti le FN fait l'objet d'une enquête relative à des soupçons d'emplois fictifs.

Mme Le Pen a également indiqué à l'attention des magistrats que "la justice est une autorité, pas un pouvoir, que les magistrats sont là pour appliquer la loi, pas pour l'inventer, contrecarrer la volonté du peuple ou pour se substituer au législateur".

Selon la candidate du FN l'Etat de droit est contraire au gouvernement des juges qui constitue une "dérive antidémocratique et oligarchique", à l'image des parlements de l'ancien régime (...).

Quant aux fonctionnaires, elle les a invité à avoir "à coeur l'intérêt national et l'attachement à la France et à ses valeurs", et menace ceux d'entre eux qui seraient selon elle à la solde du pouvoir. "Je veux dire aux fonctionnaires à qui un personnel politique aux abois demande d'utiliser les pouvoirs d'Etat pour surveiller les opposants, organiser à leur encontre des persécutions, des coups tordus ou des cabales, de se garder de participer à de telles dérives", a-t-elle prévenu.

Sinon "dans quelques semaines ce pouvoir politique aura été balayé par l'élection et, ces fonctionnaires eux devront assumer le poids de ces méthodes illégales", menace Mme Le Pen.

Ces attaques de la présidente du FN à l'endroit de la magistrature et des fonctionnaires ont fait réagir les plus hautes autorités françaises mais également les syndicats de la magistrature et des fonctionnaires. Le président François Hollande en visite lundi au siège du Grand Orient de France a réagi aux attaques de Marine Le Pen sans la nommer.

"Je n'accepterai jamais qu'on puisse mettre en cause les fonctionnaires dans notre République, au prétexte qu'ils appliquent la loi et qu'ils font en sorte que la justice puisse travailler", a déclaré le président Hollande à la presse, tout en rappelant la "neutralité de l'Etat" et "l'impartialité des fonctionnaires".

Le Premier ministre français, Bernard Cazeneuve a aussi condamné ses attaques et mis en garde la candidate du FN. "Mme Le Pen doit savoir que si elle souhaite remettre en cause la justice dans ses principes et dans ses fondement, elle trouvera en face d'elle tous les républicains déterminés (...)", a indiqué M. Cazeneuve, jugeant par ailleurs inacceptable le refus de Marine Le Pen de répondre à une convocation de la justice dans le cadre de l'enquête des emplois fictifs du FN.

M. Cazeneuve a également rassuré les fonctionnaires à propos des menaces de Mme Le Pen : " nous protégerons les fonctionnaires qui ont le sens de l'Etat, des libertés, qui ont en partage l'amour des valeurs de la République et qui ne doivent pas se laisser impressionner par la dérive de la campagne de Mme Le Pen".

Quant au ministre français de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, il a qualifié sur France2 ces attaques de Marine Le Pen comme une "forme de pression exercée sur les juges".

Le syndicat de la magistrature a eu la même réaction. Clarisse Taron, présidente du syndicat de la magistrature a indiqué sur France Info que l'objectif de Mme Le Pen est

"d'exercer par des menaces, des pressions sur l'institution judiciaire". Ce qui est selon elle, une réelle atteinte à l'indépendance de la magistrature.

Faisant allusion aux enquêtes concernant le FN, le syndicat des magistrats USM a dénoncé mardi dans un communiqué "des menaces à peine voilées et inédites de représailles à l'encontre des fonctionnaires en charge d'une des affaires concernées". Le syndicat des cadres de la sécurité intérieure a aussi réagi en précisant à l'attention de la candidate du FN, que les policiers agissent dans le cadre de la loi.

"C'est les policiers qui travaillent notamment, dans l'Office sur les affaires financières qui sont visées. Ils ont été touchés par ces propos (de Le Pen). Il faut remettre les choses en place, parce que nous agissons dans le cadre de la loi et avec une justice qui est indépendante", a expliqué sur RMC, Jean Marc Bailleul, du syndicat des cadres de la sécurité intérieure.

Marine Le Pen, a réagi à nouveau lundi soir sur son blog, en réponse à François Hollande :"Que connaît encore François Hollande de la fonction publique à part les quelques très haut fonctionnaires qui lui font des courbettes dans les palais où il se retranche ? Que connaît-il à la souffrance des infirmières, des professeurs, des policiers et gendarmes tous victimes de sa politique incendiaire ? " s'interroge-t-elle.

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Rédacteur:HUANG Xue |  Source:
french.xinhuanet.com
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