PARIS, 8 mars (Xinhua) -- Un tiers des Français se disent en accord avec les idées du Front national (FN) mais l'image du parti d'extrême-droite se dégrade auprès de l'opinion française, selon le baromètre annuel effectué par Kantar Sofres-OnePoint pour la chaîne d'information Franceinfo et le quotidien Le Monde publié mardi.
"Durant les années 1980 et jusqu'en 2002, environ 70% en moyenne des Français considéraient que le FN représentait un danger pour la démocratie. Ce jugement très négatif a fortement reflué pendant la décennie suivante : en 2013, après l'accession de Marine Le Pen à sa présidence, 47% des Français voyaient dans le parti d'extrême-droite un danger pour la démocratie, avec un pourcentage équivalent qui était d'avis contraire. Mais ils sont aujourd'hui 58%, soit 11 points de plus qu'en 2013 et 2 points de plus qu'en 2016 à le juger dangereux", explique Le Monde.
Une inquiétude qui est plus marquée chez les femmes (62%), chez les personnes âgées de plus de 65 ans (63%), chez les cadres (69%) et professions intermédiaires (63%) et chez les diplômés de l'université (68%).
Lorsque Jean-Marie Le Pen était à la présidence du FN, 75% des personnes interrogées se déclaraient en désaccord avec ses idées, contre 62% depuis l'arrivée de sa fille Marine Le Pen, ce qui prouve qu'elle parvient à améliorer légèrement l'image négative du parti. Les couches populaires de la société française sont les plus susceptibles d'adhérer aux idées du FN, puisque ses idées séduisent 38% des employés et 48% des ouvriers parmi les sondés en 2017.
Par ailleurs, alors que Marine Le Pen est créditée d'environ 27% d'intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle française de 2017, près de deux Français sur trois (64%, en hausse de 2 points par rapport à 2016) assurent n'avoir jamais voté pour le FN.
A l'inverse, 17% ont déjà voté pour le parti et entendent récidiver ; 12% (+3) n'ont jamais voté pour lui mais envisagent de le faire cette année ; enfin 3% (-3) ont déjà voté pour lui mais pensent ne pas recommencer, souligne le baromètre.
Les attentats ayant frappé la France depuis 2015 semblent avoir influencé les personnes sondées. En effet, 72% des Français jugent que les djihadistes français binationaux devraient être déchus de leur nationalité française ; 70% se disent favorables au rétablissement du service militaire ; 67% estiment que la justice n'est pas assez sévère avec les petits délinquants ; 66% jugent qu'on ne défend pas assez les valeurs traditionnelles en France ; 59% souhaitent que l'on donne beaucoup plus de pouvoir à la police et 51% estiment qu'il y a trop d'immigrés en France, précise Le Monde.
Toutefois, les Français sondés sont de plus en plus favorables aux étrangers en situation régulière, 76% estiment qu'il n'y a pas de raison de faire une différence entre Français et étrangers en situation régulière, contre 72% de cet avis en 2016. De plus, Marine Le Pen représente l'extrême-droite "nationaliste et xénophobe" pour 49% des sondés en 2017, soit 2% de plus qu'en 2016.
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