Panorama de la gastronomie chinoise - Spéciale fête de la Mi-Automne(2)

Source: CCTV.com | 10-04-2009 11:17

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Ou Jie : Bonjour à tous, je suis votre humble détective en gastronomie, Ou Jie. On dit qu’ au ciel il y a le paradis et que sur terre, il y a Suzhou et Hangzhou. Et justement, je me trouve aujourd’hui à Suzhou.

Quand on évoque Suzhou, on pense toute de suite au riche pays d’eau du sud du Yangtsé ainsi qu’à ces grandes familles de notables. Mais une fois qu’on se retrouve ici, on découvre que Suzhou n’a rien de prétentieux, et qu’il n’y a que douceur. Son dialecte suave, la beauté des gens ainsi que ses jardins classiques constituent un tableau des plus paisibles. L’urbanisation ne saurait étouffer la placidité naturelle des autochtones. Ils mènent en effet une vie tranquille et sans souci et ont un penchant particulier pour la gastronomie. Pour dénicher les bons petits plats du terroir, notre détective en gastronomie arpente déjà les 4 coins de la ville.

Ou Jie: Si on veut connaître la vraie vie des autochtones, on n’a pas d’autre choix que de se rendre à l’endroit le plus animé de la ville. Regardez, me voilà dans la rue Guanqian. Ce n’est pas du tout un endroit ordinaire. C’est un peu l’équivalent de Chenghuangmiao à Shanghai. A peine arrivée, j’ai l’impression d’être dans un lieu enchanteur ! Regardez ! De ce côté-ci, de jolies maisons traditionnelles, de ce côté-là, un petit pont et une rivière. Mais ce décor n’est pas ce qui m’attire le plus, ce sont plutôt tous les restaurants de cette rue... On a carrément l’embarras du choix !

Ce n’est un secret pour personne qu’ici, on a un net penchant pour le sucré. Mais c’est en venant ici qu’on se rend compte qu’ils en ont un goût immodéré. Même quand il s’agit du tofu puant du petit stand de rue, on peut distinguer un léger goût sucré dans la sauce pimentée. Rien qu’à entendre les sonorités de leur dialecte ou à voir le raffinement de leurs jardins, on se sent envahi d’une certaine douceur… D’ailleurs, cette passion du sucré, on peut la constater dès le petit déjeuner.

-Ah bon, il y a déjà autant de monde de bon matin ?! Que mangent-ils ? Des bonnes choses, c’est sûr. Bonjour madame, qu’est-ce que vous mangez donc là ?

-Du « Tianzhou ».

-C’est quoi, ça ?

-De la bouillie de riz sucrée.

-D’accord. C’est bon ?

-Bien sûr, très bon.

-Je vais en goûter moi aussi, alors !

苏州甜粥 Bouillie de riz sucrée

Un bol de bouillie de riz sucrée accompagné de quelques gâteaux, voilà le petit déjeuner préféré des habitants de souche. Mais il ne faudrait pas confondre la bouillie de Suzhou avec celle du Nord puisqu’il s’agit en fait d’une bouillie de riz arrosée de sauce. La bouillie est faite à partir de riz glutineux tandis que la sauce qui la recouvre est une épaisse couche de purée de haricot rouge aromatisée à la fleur d’osmanthe. Au moment de servir, on remplit un demi bol de bouillie de riz sur lequel on versera la purée de haricot rouge. Rien qu’à voir ça, on peut déjà imaginer l’onctuosité de la chose ! Ici, on a pour habitude de commencer par 2 cuillerées de sauce avant de bien mélanger le tout et de manger. Votre bouche n’est plus que sucre… et avec ces petits gâteaux croustillants, voilà un petit déjeuner simple mais bien nourrissant !

-C’est très bon. Dès la première cuillère, on sent bien tout le moelleux, toute l’onctuosité, ça rappelle d’ailleurs bien l’accent de la dame avec qui je parlais… Madame, je voudrais savoir quelque chose : qu’est-ce qu’on mange ici pour la fête de la Mi-Automne ?

-Des gâteaux de lune.

-Des gâteaux de lune ? C’est pas marrant, ça. On peut en trouver partout, dans les supermarchés, les magasins, partout quoi !

-Mais les nôtres sont bien différents.

-Ah bon ? Et quelle est la différence ?

-Il s’agit des gâteaux de lune de Suzhou. La croûte est feuilletée et fait main en plus.

-Ah bon ? Une croûte feuilletée ? Et tout est fait main ? Il faut que j’aille voir ça !

苏式月饼 Gâteaux de lune de Suzhou

Les gâteaux de lune, tout le monde connaît. Mais ceux qu’on mange viennent en général du Guangdong. Quant aux gâteaux de lune de Suzhou, ils étaient en fait connus de tout le pays dès l’époque de la dynastie Tang.

Rien qu’à l’aspect, on voit déjà la grosse différence entre les gâteaux de lune de Suzhou et ceux d’ailleurs : c’est la croûte feuilletée. Après plus de mille an d’évolution et les multiples améliorations apportées à la garniture, la croûte, elle, est restée inchangée. Mais il ne faudrait pas sous-estimer ces petits gâteaux pour autant car ils exigent un grand savoir-faire.