Découvrons dans ce nouveau Carnet de Route le plus haut plateau du monde, le Tibet, et son peuple mystérieux et à l’histoire unique. Venez à la rencontre de la courageuse et fervente minorité tibétaine.

Bienvenue dans cette édition spéciale de Carnet de route consacrée à la diversité culturelle de la Chine et à ses minorités ethniques. Parmi toutes les minorités qui peuplent la Chine, les Tibétains sont peut-être les plus mystérieux, et c’est la raison pour laquelle nous sommes aujourd’hui au Tibet. L’endroit où je me trouve en ce moment est d’ailleurs le berceau de la culture tibétaine. Ces montagnes qui m’entourent, ce plateau, c’est ici que tout a commencé. Préparez-vous à vivre une aventure unique, bienvenue dans Carnet de Route.

Pour beaucoup, la région autonome du Tibet demeure un fantasme, une destination hors de portée. Pour d’autres, ce voyage est le rêve de toute une vie qui deviendra un jour réalité. Et pour d’autres encore, il s’agit d’une mission qui régit leur existence. Nous allons descendre le cours de la rivière Yalong depuis le berceau de la civilisation tibétaine, Shannan, pour rejoindre Linzhi, et irons jusqu’au coeur même du Tibet, sa capitale : Lhassa. Pendant notre voyage, nous serons accompagnés de touristes et de bouddhistes. Avec ses quelques 4000 mètres d’altitude, le Tibet est également appelé « le toit du monde ». Tous ceux qui se rendent au Tibet ont une raison personnelle à cela, que ce soit la découverte d’un monde inconnu ou la recherche spirituelle. La religion est le fondement de la culture tibétaine. Les premiers bouddhistes sont arrivés dans la région sous le règne de Songtsan Gambo au 7e siècle. A la tête du royaume Tubo, ce dernier posa les premiers fondements du bouddhisme en important des textes sacrés et en construisant des monastères. L’une de ses grandes réussites a par ailleurs été de renforcer les liens entre Han et Tibétains en épousant la Princesse Wencheng de la dynastie des Tang. Aujourd’hui, les Tibétains habitent une terre où se mêlent passé et présent. Du traditionnel thé au beurre de yak à la cuisine internationale, des peintures religieuses à l’art postmoderne, le Tibet est empreint d’un étrange mélange que l’on ne trouve nulle part ailleurs. Une chose pourtant est demeurée immuable : l’esprit du peuple.

C’est à Shannan, le berceau de la culture tibétaine, que se dresse le premier palais construit par le premier roi du Tibet. Datant du 2e siècle, le palais de Yumbu Lhakang est l’édifice le plus ancien du patrimoine architectural tibétain.

Regardez ces terres cultivables. C’est ici que les premiers tibétains se sont installés il y a plus de 2000 ans. On pense qu’ils sont venus ici avec un roi tibétain et ont construit leur premier palais. C’est peut-être la raison pour laquelle cette région est tant sacrée.

La légende raconte que les ancêtres originels des Tibétains étaient un singe sacré et une mortelle. Au cours des siècles, leurs descendants se sont multipliés et ont formé une tribu, puis ils ont fait de la vallée une terre agricole. Peu de temps après que le premier roi fut descendu des Cieux sur la Terre, les premiers textes sacrés tombèrent du ciel sur le toit de son palais. Originaire d’Inde, le Bouddhisme se transmit au Tibet, Sakyamuni en est le maître fondateur. Aujourd'hui encore, les bouddhistes témoignent leur dévotion en récitant les soutras, en tournant les moulins à prières et en éclairant les lampes à huile au beurre de yak. Le Palais de Yumbu Lhakang, de forme géométrique, servit de modèle à bien d’autres édifices construits par la suite. Perché sur la montagne, juste en dessous des nuages et du soleil éclatant, cet imposant palais revêt quelque chose de magique et d’indescriptible.

Les Tibétains forment des communautés très denses et vivent sur ce plateau, où ils représentent pas moins de 95% de la population. Les températures très basses et l’oxygène insuffisant caractérisent l’environnement naturel rude dans lequel ils vivent. Pour ces agriculteurs et ces bergers, la culture de l’orge est de loin la plus importante et détermine leur mode de vie agricole.

Ce terrain, qui couvre une superficie d’environ 4 millions de mètres carrés, est le célèbre site des tombeaux des rois tibétains. C’est ici que reposent, entre autres, Songtsan Gambo lui-même, ainsi que ses femmes et concubines. Les tombes sont recouvertes d’un monticule de terre et de pierres, mais leur sommet est plat.

La région dans laquelle vivent les Tibétains est dotée d'un système fluvial très étendu et de grands lacs. Naturellement, les Tibétains ont appris à se déplacer et à naviguer sur ces cours d’eau. De manière traditionnelle, ils utilisent de petites embarcations fabriquées avec de la peau animale pour traverser les rivières. Bien qu’aujourd’hui les embarcations soient un peu plus modernes, les traversées n’en sont pas moins difficiles.