Uli Sigg : L´horloge de l´écosysteme fait tic-tac

Source: expo2010.cn | 04-19-2010 17:29

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Uli Sigg

Uli Sigg

Né en 1949, Uli Sigg est l'ancien ambassadeur de la Suisse en Chine et l'un des collectionneurs les plus influents au monde d'art contemporain chinois. Il est le Commissaire général du pavillon suisse à l'Expo de Shanghai 2010.

C'est un grand honneur pour moi que d'avoir été invité par le gouvernement suisse à participer personnellement à l'Expo universelle de Shanghai 2010 de Shanghai, en tant que Commissaire général du Pavillon suisse, ce qui est une mission très importante. En tant qu'étranger venu en Chine au tout début de sa politique de réformes et d'ouverture et qui a toujours étudié le pays avec amour et attention, j'espère sincèrement pouvoir utiliser mon expérience et mes connaissances pour aider la Suisse à améliorer sa compréhension de la Chine. Parallèlement, je vais aussi aider la Chine à mieux comprendre la Suisse pour promouvoir une coopération rapprochée entre les deux nations.

Je suis un vieil ami de la Chine. Je m'y suis rendu pour la première fois dès le début de la politique de réformes et d'ouverture en 1978, lorsque j'ai été nommé par une société suisse pour préparer la constitution d'une joint-venture. A cette époque, j'étais plein de curiosité pour cet étrange pays. Je me souviens encore clairement comment les femmes chinoises portaient toutes invariablement la même coiffure et le même costume sombre, et comment les gens s'accrochaient à leur idéologie traditionnelle. Plus tard, je suis retourné en Chine plusieurs fois, dont une fois en tant qu'ambassadeur de Suisse. Au début des années 1990, j'ai commencé à collectionner l'art moderne chinois et à communiquer avec des artistes chinois. Au travers de leurs yeux, j'ai compris l'histoire et la culture de ce pays et la vie de son peuple. Cela a été un honneur pour moi d'être témoin des changements fondamentaux en Chine et de participer personnellement aux politiques de réformes et d'ouverture. En à peine trois décennies, la Chine a pris une dimension nouvelle sur tous les aspects et elle a montré au monde entier sa grande vigueur et son glamour éblouissant.

Entre-temps, toutefois, j'ai vu aussi comment la croissance économique rapide de la Chine a créé certains problèmes, comme les dommages sur l'environnement et l'écart de développement entre les villes et les zones rurales. Je crois que le fait de comprendre et de se préoccuper de ces problèmes a motivé le choix du thème de cette Expo universelle « Une meilleure ville, une meilleure vie ». Shanghai a une portée supérieure aux Expos précédentes qui se sont concentrées sur les inventions scientifiques et technologiques, les progrès et les réalisations. L'Expo de Shanghai fournit de manière innovante au monde une plate-forme de réflexion commune sur les questions de développement urbain. Elle montre parfaitement le courage et la résolution de la Chine à faire face aux problèmes de son propre développement et déborde de clairvoyance et d'intelligence.

Depuis que les problèmes urbains résultant de la croissance économique rapide sont devenus un sujet épineux pour le monde entier, de nombreux pays ont tenté de trouver une « clé » pour résoudre ces problèmes. La Suisse a connu elle aussi les mêmes problèmes que la Chine actuellement. De prime abord, la Suisse et la Chine semblent dissemblables. La Suisse est un petit territoire avec une population de seulement 7,4 millions d'habitants. Elle n'est pas aussi vaste et peuplée que la Chine et souffre d'une pénurie de ressources per-capita. Cependant, les deux nations sont en fait confrontées à certains problèmes de développement similaires comme la densité de la population et les grandes étendues de terres hostiles. Un tiers du territoire de la Suisse se compose de roches, de forêts et de lacs. Depuis longtemps, la Suisse recherche une démarche de développement durable pour trouver une harmonie entre les zones urbaines et rurales, entre les êtres humains et la nature.

L'autre exemple est la pollution de l'eau. Il y a cinquante ans, quand j'étais enfant, je vivais près d'une rivière dans un village suisse. A cette époque de croissance rapide de l'industrie et de l'agriculture, tous les déchets étaient déversés dans les rivières, les transformant en des lits troubles de crasse. La suisse d'aujourd'hui a du mal à s'imaginer l'état des rivières à cette époque. Plus tard, le gouvernement suisse a pris la décision de recourir au traitement des déchets. Elle a promulgué une réglementation stricte interdisant le rejet direct des déchets dans les rivières et elle a dépensé plusieurs milliards de francs pour nettoyer les rivières sales. Il a fallu environ 30 ans pour que les rivières reprennent leur état initial. Aujourd'hui, tous les Suisses peuvent fièrement décrire la clarté des rivières et même en boire l'eau pour prouver qu'elle est parfaitement potable.

J'ai pleinement confiance en la capacité de la Chine à s'occuper de ses problèmes environnementaux de l'eau et de pollution de l'air. Je dois faire remarquer, toutefois, que le temps n'attend pas, et que nous devons donc agir immédiatement. Le processus sera long et compliqué et cela ne se fera pas en une nuit. La Chine va sûrement passer plus de temps que la Suisse sur ces problèmes, elle doit bien se préparer à cette mission qui requiert les efforts inlassables de plusieurs générations.

Shanghai est une grande ville pleine de vigueur et de vitalité, et est témoin en permanence de nouveaux changements. A chacune de mes visites à Shanghai, je fais toujours de nouvelles découvertes qui me choquent ou me fascinent. En 2008, Beijing a étonné le monde avec le succès de ses Jeux Olympiques. Shanghai ira sûrement encore plus loin en 2010 en présentant au monde une merveilleuse Expo universelle. Aujourd'hui, notre pavillon suisse continue d'avancer comme prévu et le rythme de ses progrès sera certainement, à la seconde près, aussi précis qu'une montre suisse. J'espère aussi que Shanghai accordera une attention particulière aux mesures de sécurité et mettra en place une politique de visas appropriée pour les visiteurs étrangers. La sécurité est une question très importante qui implique la vie de chacun.

Lors de cette Expo universelle, le Pavillon suisse, avec pour thème « Interaction rurale-urbaine », servira de support pour nos dialogues prévus avec la Chine et le monde. Les téléphériques qui circulent toutes les sept minutes représentent le dièse du pavillon. Les visiteurs pourront fuir le bruit de la ville et embarquer à bord d'un téléphérique qui les emmènera en haut du pavillon où ils seront accueillis par une scène pastorale ponctuée de bosquets, prairies et de bruits de la nature suisse qui leur apportera un sentiment de tranquillité et de paix. Le pavillon utilisera également des photos et diverses technologies multimédias pour mettre en valeur les dernières réalisations et les derniers concepts de la Suisse liés au traitement de l'air et à la pollution des eaux, et nos efforts pour développer les transports publics et favoriser le développement durable des bâtiments. La Suisse est fière notamment de sa science et technologie et de son savoir-faire en matière d'architecture verte. Je crois que la Chine pourrait emprunter certains exemples de la Suisse.

J'espère sincèrement que cette Expo universelle permettra, comme prévu, de réaliser des villes de meilleure qualité et d'offrir une vie plus heureuse aux gens. Plus important encore, je tiens à souligner que cet objectif ne sera atteint que lorsque chacun de nous y apportera une contribution concrète au quotidien.


Rédacteur: Hu Xiaoyan

Emission de CCTV-F

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