Quand de l´or noir jaillit une ville verte

Source: CCTV.com | 03-03-2010 11:13

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Le Xinjiang occupe à l’extrémité nord-ouest de la Chine une surface de six millions de km2. De cette région extraordinaire, deux caractéristiques sont à relever : le fait que sur ce territoire cohabitent de nombreux groupes éthniques et aussi la sécheresse de cette terre, massivement recouverte par le désert.

Cependant, ce qui aujourd’hui retiendra notre attention, c’est la richesse, en ressources énergétiques et en ressources d'énergie fossiles de cette terre. Dans le quotidien de nos sociétés modernes, notre rapport à ces ressources naturelles se limite le plus souvent à faire le plein d'essence ou à payer les factures de chauffage. La réalité des habitants de Karamay, dans le nord-ouest de la Chine est toute différente car le pétrole est au centre de leur quotidien, voire même la raison d'exister de leur ville. 80% du produit intérieur brut de Karamay est généré par l'industrie pétrolière et un habitant sur trois travaille dans les champs pétrolifères. En général, quand on parle de champs pétrolifères, on imagine mal des conditions de vie idéales. Mais détrompez-vous: la municipalité de Karamay a créé pour ses habitants un environnement plus propre et plus vert que dans la plupart des autres villes.

Eve Bower Présentatrice

Quand on évoque le Xinjiang, une foule d’images viennent à l’esprit, les récits d’Ella Maillart, les caravanes qui lentement s’acheminent le long de la route de la soie, la saveur des raisins de Turfan, les sons d’une langue d’origine turque, l’incroyable sécheresse de l’air qui semble s’incruster dans la peau.

Mais pour les habitants de Karamay, c’est une autre image qui apparaît devant leurs yeux et symbolise leur ville, celle d’un jet d’or noir qui jallit de terre.

Dans cette édition d’Objectif Chine, nous allons voir comment la ville de Karamay, petite bourgade dans le désert s’est transformée en une ville moderne très affairée, grâce au pétrole.

La métamorphose de Karamay s’est opérée sur moins de 50 ans. La ville a officiellement été fondée en 1958, avec l'objectif affiché de développer les industries liées au monde du pétrole. Cette stratégie s'est avérée payante puisque la ville a maintenant l'un des revenus par habitant les plus élevés du pays, plus élevé même que celui de Shanghai !

- Comment tu trouves Karamay ?

- Très belle, surtout les rues piétonnes.

- Les efforts pour arboriser la ville et pour créer de petites communautés ont été couronnés de succès. La vie culturelle est aussi assez diversifiée.

- Karamay est une très belle ville.

- Cela fait plus de 20 ans que je vis ici et la ville s’est grandement améliorée. La ville est plus verte, plus propre.

- Chaque jour je peux vendre 80, voire 100 gâteaux. Ils sont délicieux.

- Maintenant, notre ville est très propre et le vent qui déplaçait des tourbillons de sable a disparu. C’est une ville extraordinaire.

J’ai créé un nouveau style vestimentaire avec mes gants et mon casque.

Je suis en fait en route pour les sites de forage, avec Tursun à qui je vais poser quelques questions sur ses conditions de travail.

- Pendant combien de temps avez-vous travaillé ici ?

- Cela fait 13 ans que je travaille dans le forage des puits. Auparavant, je travaillais en équipe. A l’époque, je n’imaginais pas en quoi consistait le travail de forage. Je me suis donc formé en fonctions des prérequis pour le poste et maintenant je suis en première ligne.

Karamay est le premier champ pétrolifère d’importance découvert après la fondation de la Chine communiste en 1949. Sur la route qui mène de Karamay au centre pétrolier, des deux côtés de la route, se dressent dans l’infini du désert de Gobi, une multitude de derricks de toutes les couleurs et de toutes les formes. Placées tous les cinq ou dix mètres, les machines dressent infatigablement leur tête. Au fur et à mesure que nous approchons du lieu où le pétrole est extrait, des odeurs de goudron et de pétrole brut envahissent l’air.

Des professionnels de l’industrie pétrolière m’ont dit que dans les nouveaux champs pétrolifères, les forages étaient de moins en moins profonds car le pétrole est de plus en plus proche de la surface. A l’heure actuelle la production pétrolière de Karamay a déjà dépassé les 10 millions de tonnes de gaz et de pétrole par année. Leur but est de produire, d’ici à 2010, 20 millions de tonnes par année devenant ainsi un important champ pétrolifère au niveau mondial. Les réserves totales en pétrole et en gaz sont estimées à quelques 10 milliards de tonnes et, à l’heure actuelle, moins de 20% ont été extraites.