La Cité interdite Ⅰ - Introduction à la Cité interdite ⑴

Source: CCTV.com | 02-05-2010 10:08

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Quels personnages ont vraiment façonné l'histoire ? Qui est à l'origine des grandes civilisations de l'histoire ?

Selon le calendrier lunaire chinois, le 23 janvier de l'année 1403 correspondait au jour du Nouvel An de l'année Kuiwei. Comme chaque année, les habitants de la Chine célébraient ce jour-là le plus important festival : le Nouvel An lunaire, une tradition remontant aux temps anciens.

Mais cette année-là, il n'y avait aucune référence à l'empereur Jianwen sur les cartes de vœux du Nouvel An que les gens avaient reçues. Après la guerre que l’histoire a retenue sous le nom de « Changement de Jinnan », le règne de l'empereur Jianwen qui ne dura que quatre ans se termina. Le jour du Nouvel An de 1403, le troisième empereur de la dynastie Ming, Zhu Di, choisit Yongle comme nom de règne. 1403 fut la première année du règne de Yongle, le troisième empereur de la dynastie Ming. Outre le changement de nom de règne, d'autres changements devaient se produire.

Durant la première année du règne de Yongle, la capitale se trouvait à Nanjing, l'ancienne capitale des Six dynasties, une ville de rang royal ou impérial. C'était Zhu Yuanzhang, le fondateur de la dynastie Ming, qui avait choisi ce site comme capitale pour sa dynastie. Il y avait construit un palais. L'essence de toute l'architecture des palais en Chine depuis 2 000 ans trouvait son expression dans ce palais impérial. Même s'il est en ruine aujourd'hui, la grandeur de la conception et de la construction demeure la même .A cette époque, Beijing n'était qu'une petite ville appelée Beiping avec peu d’habitants. Mais Zhu Di reçut le titre de Prince de Yan à l'âge de 11 ans. Zhu Di et ses courtisans connaissaient donc bien la ville et la trouvaient agréable.

Le 13e jour du premier mois de la première année lunaire du règne de l'empereur Yongle, Zhu Di offrit d'abord des sacrifices au ciel et à la terre conformément à la tradition ancestrale, puis il retourna au palais impérial. Lorsqu'il réunit ses ministres, Li Zhigang, en charge du Ministère des Rites, proposa la chose suivante: « Je pense que Beiping est le lieu où sa majesté peut renforcer son trône du dragon . Il est donc suggéré que votre majesté suive le système du fondateur de la dynastie en désignant une autre ville comme capitale. Beiping sera choisie comme seconde capitale. » L'empereur Yongle fut heureux d’accepter la suggestion.

A peine la proposition faite, un édit impérial fut promulgué qui changea le nom de Beiping en Beijing et la désigna comme seconde capitale de la dynastie Ming. Rapidement diffusée dans tout le pays, la nouvelle sous-entendait aussi la construction future d'un grand palais.

A la lecture des documents historiques disponibles aujourd'hui il est clair que Zhu Di était dans un état d'esprit délicat et agité en 1403. En tant qu’empereur succédant à son neveu qur le trône , il devait résoudre un grand nombre de problèmes dont celui de se débarrasser définitivement des ministres de l'ancien empereur Jianwen, qui s’opposaient à lui.

Après avoir donné l'ordre d'en tuer un certain nombre, Zhu Di se sentait fort mal à l'aise et demanda à Ru Chang, un de ses ministres : « Vais-je offenser le Ciel, la Terre et mes ancêtres en faisant cela ? »

Le plus dérangeant était que l'empereur Jianwen était le neveu de Zhu Di et qu'il avait mystérieusement disparu durant un incendie lorsque Zhu Di et ses troupes avaient envahi la ville de Nanjing. Personne ne savait si l'empereur Jianwen était mort ou vivant. Zhu Di avait organisé de grandes funérailles pour son neveu considéré comme le Fils du Ciel, mais les historiens pensent que le corps enterré à cette occasion n'était pas celui de l'empereur Jianwen. Ce dernier avait probablement réussi à s'échapper et était encore en vie. C'est cette situation qui devait peser lourdement sur la conscience de Zhu Di.

Quelque temps plus tard alors qu'il tenait audience, Zhu Di échappa de peu à la mort suite à un attentat manqué organisé par Jing Qing, le censeur en chef.

A partir de cet événement, Zhu Di fit des cauchemars lorsqu'il résidait à Nanjing. Beijing, sa ville natale lui manquait. Lorsqu'on se trouve au milieu des ruines du palais impérial de Nanjing, on peut facilement imaginer que l'empereur Yongle ne voulait plus résider là après avoir vécu tant d'années dans le nord. C'est à cette époque qu'il songea à transférer la capitale à Beijing dans le nord.

Lors d'une audience en mai de la même années, Zhu Di confia à ses ministres: « Beijing est l'endroit où j'ai reçu le titre de Prince de Yan. Le dieu de la terre et le dieu des céréales sont encore là-bas. Beijing recevra le statut de capitale. » Mais ses ministres étaient farouchement opposés à cette proposition.

Connaissant l'opposition que rencontrait son plan, Zhu Di était devenu plus prudent et avait entamé de façon secrète et détournée les préparatifs systématiques et méticuleux pour transférer la capitale à Beijing.

En 1403, beaucoup de méridionaux originaires des provinces du Jiangsu et du Zhejiang étaient devenus actifs à Beijing connu auparavant sous le nom de Beiping. Ils avaient reçu l'autorisation du pouvoir impérial de vivre à Beijing et étaient exemptés de taxes pendant 5 ans. Déjà relativement riches, ces gens exerçaient les mêmes activités que celles qu'ils pratiquaient dans le sud. Au même moment, beaucoup de paysans se mirent à labourer la terre et à pratiquer diverses cultures dans les faubourgs de Beijing. Un projet de migration de grande envergure était en préparation.