La Cité interdite Ⅶ - Peintures et calligraphies dans la Cité interdite ⑴

Source: CCTV.com | 02-17-2010 10:13

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C'est dans cette pièce que l'empereur admirait les peintures et les calligraphies.

Il y a deux cents ans, l'empereur Qianlong s'asseyait régulièrement dans cette pièce de moins de 6 mètres carrés pour admirer trois calligraphies en particulier. C'était La Lettre à Bo Yuan par Wang Xun, La Lettre de la Mi-Automne par Wang Xianzhi et Le Ciel dégagé après une chute de neige soudaine par Wang Xizhi. L'empereur Qianlong considérait ces œuvres comme les plus délicates parmi la collection de calligraphies de la dynastie Qing. Il donna ainsi un nouveau nom à cette pièce : le "Pavillon des Trois Trésors".

Qianlong apporta une nouvelle dimension à la collection de peintures et de calligraphies de la cour des Qing en ouvrant une nouvelle ère dans l'histoire des peintures et des calligraphies en Chine.

Durant son règne de plus de 50 ans, l'empereur Qianlong fit du Palais impérial le plus grand musée de peintures et de calligraphie de Chine. Peu de gens savent que les œuvres parmi les plus précieuses et les plus représentatives de l'esthétique et de la civilisation chinoises furent conservées ici pendant plus de 600 ans.

Le règne de l'empereur Qianlong correspond à l'âge d'or : son passe-temps favori permit de réunir une collection inégalée de peintures et de calligraphies. En réalité, durant son règne de plus de 50 ans, presque toutes les œuvres importantes dans l'histoire de la Chine se retrouvèrent dans la Cité interdite. La collection la plus précieuse de peintures et de calligraphies que l'on peut admirer aujourd'hui au Musée du Palais fut rassemblée grâce au goût de l'empereur Qianlong qui, durant toute sa vie, collectionna les œuvres d'art.

Les premières œuvres réunies au palais impérial proviennent de la collection de la dynastie Yuan. La dynastie Ming reprit toute cette collection de peintures et de calligraphies en y ajoutant le sceau personnel de chaque empereur.

Fondateur de la dynastie Ming, l'empereur Zhu Yuanzhang avait peu d'intérêt pour les peintures et les calligraphies. Ainsi, en voyant une des peintures de chevaux de Li Gonglin, un célèbre peintre de la dynastie Song, il fit le commentaire suivant : « Il y a tellement de chevaux qui broutent dans les faubourgs. Je voudrais qu'ils servent à nos futures générations en protégeant nos frontières. » Bon cavalier et guerrier, l'empereur n'appréciait que le côté pratique des chevaux.

La dynastie Ming ne fit pas d'efforts particuliers pour collectionner des œuvres d'art mais lorsqu'un ministre était condamné pour ses fautes, ses objets étaient confisqués et entraient dans la collection de la cour.

La 10e année du règne de l'empereur Wanli vit la mort de Zhang Juzheng, un grand collectionneur de peintures et de calligraphies. Connu pour son avarice, l'empereur Wanli était un excentrique et, en maître du pays, il ne s'intéressait qu'à l'or, à l'argent et à d'autres valeurs vénales. Lorsque les opposants politiques de Zhang Juzheng rendirent public ses méfaits et informèrent l'empereur que la fortune de Zhang Juzheng était sans doute équivalente à la sienne, Wanli ordonna qu'on fouille sa maison et que tous ses avoirs soient confisqués.

De cette façon, les peintures et les calligraphies que possédaient les fonctionnaires entraient dans la collection de la cour même si à l'origine il s'agissait d'un transfert de richesses vers l'Etat.

Malheureusement, durant la dynastie Ming, la collection de peintures et de calligraphies perdit de son importance car une grande partie fut vendue pour payer les soldats et pour acheter les approvisionnements.

HU ZHONGLIANG, chercheur aux Archives historiques No. 1 de Chine

A la fin de la dynastie Ming, sous le règne de l'empereur Chongzhen,

la cour menait deux guerres de front:

la première contre un soulèvement intérieure,

la seconde contre les troupes mandchous qui venaient du nord.

La solde des soldats et l'achat d'approvisionnements

avaient pratiquement vidés les caisses de l'Etat.

Dans le livre d'histoire intitulé

Les Invasions du nord dans les archives de la dynastie Ming,

on peut lire : « ce n'est qu'après que les troupes

qui s'étaient révoltées eurent encerclé la capitale

que l'empereur Chongzhen fouilla de fonds en comble le palais

et ne trouva que 300.000 taels d'argent. »