La Cité interdite Ⅸ - La mode occidentale au Palais impérial (2)

Source: CCTV.com | 02-22-2010 09:39

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Cette sonate a été composée pour l'empereur Kangxi par Téodoricus Pedrini, un missionnaire italien. Heureusement, certaines partitions de ces sonates ont été retrouvées. Selon les archives historiques, en 1670, l'empereur Kangxi ordonna à tous les missionnaires à Beijing qui jouaient d'un instrument de musique de jouer pour lui. Dans la hâte, les Occidentaux formèrent un orchestre. Malheureusement, comme les musiciens n'avaient pas eu le temps de répéter, le résultat fut médiocre et l'empereur Kangxi les expulsa du palais impérial.

Cependant l'empereur Kangxi était intéressé par la musique occidentale et quelques jours plus tard il ordonna que le même orchestre joue à nouveau pour lui.

Cette fois-ci le concert dura 4 heures. L'empereur Kangxi était tellement content qu'il essaya lui-même certains instruments.

Matteo Ripa (1682-1745)

Treize ans dans le Palais impérial des Qing

Matteo Ripa, un prêtre italien qui servait à la cour impérial écrivit dans ses mémoires que l'empereur Kangxi voulait devenir mathématicien et musicien. Même s’il ne réussit à devenir ni l'un ni l'autre, il aimait ces deux disciplines. C'est pourquoi Pedrini composa quelques sonates pour l'empereur et rédigea sous sa direction une monographie de la théorie musicale appelée Annotations sur la musique. Les sonates de Pedrini furent les premières compositions de musique occidentale introduites en Chine.

Téodoricus Pedrini (1670-1746)

Concerto pour violon Nei Priti

L'empereur Kangxi tenait en haute estime le musicien Téodoricus Pedrini et écoutait souvent ses compositions. Il envoya certains étudiants dont deux princes auprès de Pedrini pour suivre des cours.

Durant toute sa vie, l'empereur Kangxi voulut s'instruire et montra beaucoup d'intérêt pour les mathématiques, la physique et la chimie occidentales. Cet intérêt était le résultat du "concours des calendriers" auquel il avait assisté dans sa jeunesse. Il disait à ses ministres : « Si je ne comprends pas, comment puis-je décider ce qui est vrai ou ce qui est faux ? Il faut donc que mon savoir soit le plus large possible. »

A l'époque, les pays européens avaient établi des associations et sociétés scientifiques. Impressionné par cela, l'empereur Kangxi créa des institutions similaires à la cour impériale pour former des fonctionnaires aux mathématiques et à la physique.

Cadran universel horizontal équinoxial en cuivre doré, conservé au Musée du Palais

Cadran universel horizontal octogonal en cuivre doré, conservé au Musée du Palais

Cadran universal équinoxial rond en cuivre doré, conservé au Musée du Palais

Cadran universel équinoxial, conservé au Musée du Palais

Cadran universel équinoxial en cuivre doré, conservé au Musée du Palais

Cadran pour mesurer le temps en cuivre doré, conservé au Musée du Palais

Le 28 novembre 1688,l'empereur Kangxi reçut 6 scientifiques français dont Joachim Bouvet et Jean François Gerbillon. Lorsqu'ils présentèrent à l'empereur en cadeaux 30 instruments scientifiques et un certain nombre de livres, Kangxi fut tellement heureux qu'il leur demanda de devenir ses conseillers scientifiques. C'était le début d'une longue période où les scientifiques occidentaux travaillaient à la cour Qing. Ce cadran universel horizontal équinoxial anglais était un instrument couramment utilisé en navigation : il peut mesurer les heures et les minutes ainsi que la distance entre la terre et le soleil.

A partir de la 8e année du règne de l'empereur Kangxi, Ferdinand Verbiest était en charge du Conseil impérial de l'Astronomie et était en même temps son premier professeur de mathématiques, d'astronomie et de mécanique.

Règle en cuivre doré avec travail ajouré, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi

Equerre en argent conservée au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi

« Os de Napier » en corne, conservés au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi

Joachim Bouvet et ses compatriotes s’entendaient très bien avec l'empereur Kangxi. Bouvet mentionne dans sa Biographie de l'empereur chinois Kangxi : « …l'empereur apprenait avec beaucoup d'enthousiasme la science occidentale. Chaque jour, il passait de nombreuses heures avec nous, mais il passait encore plus de temps à étudier seul. »

Cette machine à calculer manuelle a été fabriquée à la cour impériale durant le règne de l'empereur Kangxi juste quelques décennies après que des machines similaires furent utilisées dans le reste du monde.

L’Empereur Kangxi

L'intérêt de l'empereur Kangxi pour les sciences et la technologie était tel qu'il savait utiliser cette table de logarithmes. Son intérêt pour les sciences est à l'origine de leur développement en Chine à cette époque. L’empereur Kangxi parraina même une série d'événements scientifiques et technologiques.

Texte original sur la géométrie, conservé au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi

Monture altazimutale en argent doré, conservée au Musée du Palais

Dynastie Qing L’Empereur Kangxi

Cet instrument fabriqué par le Bureau de la Manufacture impériale était utilisé par l'empereur Kangxi dans son étude des mathématiques astronomiques. Ce cadran solaire horizontal en demi-cercle fut fabriqué par le même Bureau.

Cadran solaire horizontal en demi-cercle en cuivre doré, conservé au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi