Cette peinture intitulée Envoyés à la cour impérial des Qing fut exécutée selon les instructions de l'empereur Qianlong. Elle montre les ambassadeurs de 27 pays qui entretiennent des relations étroites avec la Chine.
En septembre 2004, la Salle des Horloges du Musée du Palais fut transférée du Hall de la Préservation de l'Harmonie au Hall rénové du Culte des Ancêtres où les empereurs de la dynastie Qing présentaient des offrandes à leurs ancêtres. La très belle collection de près de 200 horloges et montres de la cour des Qing y est exposée et elle est l'expression du plus haut niveau artisanal de la fabrication horlogère entre le XVIIIe et le début du XXe siècle.
Horloge en forme de vase pour lotus, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong.
Horloge en or plaqué avec des incrustations de pierres, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong
Horloge en cuivre doré en forme de pavillon, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong
Horloge en cuivre doré en forme de couronne, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong
La fabrication des horloges mécaniques en Chine débuta à la fin de la dynastie Ming, mais elle se développa sous le règne de Kangxi qui établit un bureau exclusivement dédié à la fabrication et à la réparation des horloges. Cette activité devint populaire à Canton, Fuzhou et dans d'autres villes le long du fleuve Yangtzé telles que Nanjing, Suzhou et Yangzhou. Ces horloges étaient fabriquées par le Bureau de la Manufacture de la cour Qing durant le règne de l'empereur Qianlong. Certains horlogers travaillaient dans la Cité Interdite.
Horloge en cuivre doré avec le Dieu de la longévité et une gourde, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong
Horloge en cuivre doré avec trois personnages souhaitant bon anniversaire, conservée au Musée du Palais Dynastie Qing Empereur Qianlong
Canton était le seul port ouvert au commerce extérieur durant la dynastie Qing et c'était aussi le centre de la fabrication des horloges mécaniques destinées au public. Les horloges fabriquées à Canton avaient généralement la forme de gourde, le symbole de la chance. Des émaux de couleurs vives étaient utilisés pour la décoration des horloges.
Dossiers du Bureau impérial de la Manufacture dans la 17e année du règne de l'empereur Qianlong, conservés aux Archives historiques No.1 de Chine
Au milieu de la dynastie Qing, le nombre d'instruments scientifiques dans le palais impérial diminua en raison du goût personnel de l'empereur Qianlong pour les horloges et les jouets.
Les horloges indiquaient l'heure, jouaient de la musique et étaient des objets de décoration. Les pays étrangers fabriquaient des horloges comme tributs à offrir à l'empereur Qianlong pour s'attirer sa préférence.
Horloge en cuivre doré en forme de fontaine, conservée au Musée du Palais
Horloge en cuivre doré avec scribe, conservée au Musée du Palais
"L'horloge avec scribe" est la plus grande dans le Palais impérial : elle mesure 231 centimètre de haut. On peut voir un scribe à l’intérieur de l'horloge écrivant les caractères chinois suivants : « L'influence de sa majesté atteint toutes les directions et les nations du monde entier lui présentent leurs hommages. » Lorsque le scribe écrit, sa tête bouge de gauche à droite. Selon les archives, l'idée d'un Occidental écrivant des caractères chinois vient de l'empereur Qianlong qui aimait tant cette horloge qu'il l'emmena dans son nouveau palais après avoir cédé le trône.
Horloge en cuivre doré avec un char de guerre tiré par un éléphant, conservée au Musée du Palais
Cette horloge en cuivre doré avec un éléphant tirant un char de guerre montre les troupes anglaises en marche vers le champ de bataille. Les défenses, la queue et les yeux de l'éléphant ainsi que les roues peuvent bouger. Cette horloge a tant de gadgets qu'on en oublie que c'est une horloge.
Paravent en bois de rose et d'émail avec un décor peint de servantes, conservé au Musée du Palais
Horloge à carillon en cuivre doré avec une pédrix, conservée au Musée du Palais
Horloge en cuivre doré avec un pavillon porté par une grue, conservée au Musée du Palais
Horloge à carillon en cuivre doré avec un oiseau sur une branche d'arbre, conservée au Musée du Palais
Au XVIIIe siècle, les progrès scientifiques et technologiques furent considérables en Europe avec le développement de la fabrication des machines, et ce en particulier en Angleterre où étaient fabriquées les meilleures horloges. La cour des Qing avait amassé d'immenses richesses depuis son arrivée au pouvoir et l'empereur Qianlong en dépensa une grande partie pour acheter des horloges anglaises. Toutes les salles de la Cité interdite avaient alors des horloges anglaises qui étaient devenues des articles fort demandés par la famille impériale, la noblesse et les ministres. Membre de la famille impériale, Zhao Lian nota le commentaire suivant : « Les horloges à carillon fabriquées par les Occidentaux sont merveilleuses. La plupart des fonctionnaires ont une horloge à carillon chez eux qui leur sert aussi de divertissement. » Le commerce extérieur devenait plus important avec la multiplication des échanges entre la Chine et l'Occident créant ainsi les conditions favorables pour introduire les sciences et la technologie de l'Europe.
Paravent avec une gourde de bonne augure dans le Hall de la Suprématie
Kangxi et les autres empereurs Qing favorisèrent l'introduction des objets occidentaux à la cour impériale, mais ils les considéraient plutôt comme des objets de divertissement que des instruments scientifiques. Même si on trouvait des horloges occidentales dans presque chaque coin de la Cité interdite, elles ne permirent pas à l'empire de rester au fait des progrès réalisés dans les pays occidentaux.
Horloge représentant une partie d'échecs entre le prince Yining et l'impératrice Xiaoqin, conservée au Musée du Palais
Aujourd'hui ces horloges sont exposées dans le Hall du Culte des Ancêtres où elles sont objet d’admiration et de vénération tout comme l’étaient dans le temps les ancêtres des empereurs de la dynastie Qing.
Les chambres à coucher situées derrière le Hall de la Méditation
la fin de la dynastie Qing, certaines applications de découvertes scientifiques occidentales telles que l'électricité et le téléphone furent introduites dans la Cité interdite de même que des plats et des divertissements occidentaux. Tout cela enrichissait la vie de l'empereur, mais comme pour les horloges, le maître du palais traitait ces réalisations de la civilisation moderne comme des objets de divertissement. En revanche, les puissances occidentales profitaient de ces avancées technologiques pour construire les bateaux de guerre et les canons qui seraient utilisés pour forcer la Chine à ouvrir ses portes.
Pavillon du Paysage exquis
Salle des Horloges
La Cité interdite devint pour ainsi dire une grande salle d'exposition pour les objets occidentaux donnés en tributs et une cage pour les sciences et la technologie avancées avec des murs décrépis dans lesquels des artisans expérimentés étaient confinés.
Concerto pour violin Nei Priti composée spécialement pour l'empereur Kangxi par Teodoricus Pedrini, missionnaire italien
Première composition de musique occidentale à avoir été introduite en Chine, elle est jouée aujourd'hui à la Cité interdite au moment précis où les échanges et le développement sont les mélodies les plus populaires.
Les histoires des personnes et des événements qui se sont déroulés dans la Cité interdite au cours des derniers siècles peuvent donner des réponses à certains mystères de l'histoire.
Rédacteur: Juliette
Les derniers évènements de la vie politique, économique, culturelle et sociale en Chine comme à l´étranger.
L´Asie Aujourd´hui, c´est un regard complet sur les grands sujets qui agitent le continent, à la fois objectif et replacé dans leur contexte.