Ces instruments en argent étaient utilisés pour préparer des médicaments à la cour des Qing. L'empereur avait une connaissance approfondie de la médicine. A l'âge de 40 ans, il contracta le paludisme et ses médecins chinois n'avaient aucun remède pour le soigner. Mais il fut guéri rapidement grâce à la quinine offerte par les missionnaires. A partir de ce moment-là, l'empereur s'intéressa à la médecine occidentale et mit sur pied un laboratoire dans le palais pour tester les médicaments. Il ordonna même qu'un ours en hibernation soit utilisé pour des études d'anatomie et participa en personne à l'expérience.
Médicaments occidentaux conservés dans le Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi
Distillateur en argent conservé dans le Musée du Palais Milieu de la dynastie Qing
Distillateur en cuivre conservé dans le Musée du Palais Milieu de la dynastie Qing
Cadran carré impérial conservé au Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi
Cadran courbé en argent conservé dans le Musée du Palais Dynastie Qing L’Empereur Kangxi
Cadran en cuivre doré conservé au Musée du Palais
Règle en demi-cercle conservée au Musée du Palais
Ces instrumentes étaient utilisés pour des recherches géographiques durant le règne de l'empereur Kangxi. Dans sa Biographie de l'empereur chinois Kangxi, Joachim Bouvet dit que l'empereur ajustait les instruments, faisait lui-même des calculs et demandait à d’autres de les vérifier. Si ses calculs étaient corrects, il était très satisfait.
Carte géographique impériale universelle conservée au Musée du Palais
Ceci représente une partie de la province du Guangdong sur la Carte géographique impériale universelle. L'empereur Kangxi supervisait les recherches en utilisant des techniques avancées pour l'époque comme la triangulation géodésique. C'est la première carte de la Chine qui indique de manière exacte la latitude et la longitude.
Règle en demi-cercle en cuivre doré, conservée au Musée du Palais
Cet instrument était utilisé pour dresser des cartes durant la dynastie Qing.
Règle circulaire en cuivre doré, conservé au Musée du Palais
Téléscope à réflection conservé au Musée du Palais
A la fin du XVIIe et début du XVIIIe siècle, alors que la cartographie en Europe n'avait pas encore commencé ou était dans son enfance, la Chine avait déjà cartographié tout son territoire. Durant une dizaine d'années sous le règne de l'empereur Kangxi, une équipe composée d'Occidentaux et de Chinois avait dressé une carte complète des vastes territoires de l'empire Qing. Entretemps,le pays, unifié et stable, connaissait un nouvel âge d'or.
Cité interdite
En 2005 s'est tenu à la Porte du Midi une exposition spéciale intitulée « Louis XIV, le roi soleil - Trésors de Versailles » en contrepartie de celle tenue à Versailles en janvier 2004 intitulée « L'empereur Kangxi ». Louis XIV et l'empereur Kangxi avaient longtemps voulu se connaître.
Lettres de Louis XIV à l'empereur Kangxi
Dans ses lettres adressées à Kangxi, Louis XIV le loue comme l'empereur le plus distingué, le plus brilliant, le plus fort et le plus noble. Il avait recours à des adjectifs tels que "ami profond, fidèle et sincère" avant de signer des lettres. Telle était l'image de l'empereur Kangxi dans l'esprit du peuple français.
A l'époque de l'empereur Kangxi, les échanges culturels entre l'Occident et la Chine étaient fréquents. Dans le Bureau de la Manufacture impériale, l'empereur avait établi des ateliers pour les peintres, les sculpteurs et les artisans fabriquant des horloges et des émaux colorés.
Peinture sur paravent Servantes à l'ombre de l'arbre Tung , conservée au Musée du Palais
Cette peinture sur paravent intitulée Servantes à l'ombre de l'arbre Tung est une des plus anciennes peintures à l’huile en Chine. Elle est l'œuvre d'un peintre de la cour qui avait appris les techniques de peinture à l’huile auprès des missionnaires occidentaux.
Voltaire Leibnitz
C'est à cette époque qu'un engouement pour la culture chinoise s'est emparé de l'Europe. Certains penseurs occidentaux du mouvement des Lumières, tels que Voltaire en France et Leibnitz en Allemagne, se sont servi de la culture traditionnelle chinoise comme arme spirituelle contre les enseignements théologiques du Moyen Age. Leibnitz découvrit même le principe des ordinateurs modernes dans le Livre des changements.
Plats en porcelaine destinés à l'exportation Dynastie Qing Empereur Qianlong
Plats en porcelaine avec des musiciens occidentaux Dynastie Qing Empereur Qianlong
Durant le XVIIIe siècle, l'art chinois influença pratiquement tous les aspects de l'art occidental. Les décorations de style chinois devinrent très populaires parmi les aristocrates européens. Beaucoup firent décorer leur château en style chinois avec des fresques de scènes de la vie quotidienne en Chine.
Un nouveau sommet dans les échanges culturels entre l'Occident et la Chine fut atteint à l'époque de l'empereur Qianlong.
Album de peintures du jardin Yuanmingyuan, conservé au Musée du Palais
L'Album de peintures du jardin Yuanmingyuan fut réalisé durant le règne de l'empereur Qianlong. Au début du XVIIIe siècle, l'empereur Qianlong demanda à Michel Benoît, un missionnaire français, de construire ce groupe d'édifices de style occidental.
Le Pavillon de la Retraite Solitaire est un endroit tranquille dans le jardin du Palais de la Quiétude et de la Longévité, construit par l'empereur Qianlong pour son usage personnel après qu'il ait cédé le trône. Les murs intérieurs du pavillon sont tous décorés et il y a des meubles exquis. On y trouve une combinaison de la perspective occidentale avec la peinture et les techniques de décoration chinoises : ce pavillon est un exemple de l'influence que la culture occidentale exerçait durant le règne de l'empereur Qianlong.
L'empereur Qianlong appréciait les édifices de style occidental qui étaient aussi considérés comme des modèles pour leur demeure par les ministres et par la noblesse. On peut entrevoir ce style architectural dans diverses peintures réalisées sous la dynastie Qing à l’occasion des célébrations d'anniversaires. Les missionaires avaient apporté en Chine la science et l’art de l’Occident. Si les Chinois ignorèrent les efforts faits par ces missionnaires pour propager le christianisme, la culture occidentale ainsi introduite eut une grande influence en Chine.
Rapports avec commentaires impériaux, conservés aux Archives historiques No.1 de Chine
En 1714, à l'arrivée de sept missionnaires à Canton à bord d'un bateau de marchandises, le gouvernement local envoya une note à l'empereur Kangxi. Ce dernier ordonna que les missionnaires ayant reçu une formation scientifique soient amenés à Beijing et que les autres soient renvoyés dans leur pays d'origine. Parmi ceux qui restèrent dans le pays, il y avait un peintre, Giuseppe Castiglione. Voici le mémo sur l'arrivée des missionnaires écrit par le gouverneur du Guangdong : il comprend des annotations de l'empereur Kangxi.
C'est ainsi que Giuseppe Castiglione se rendit à Beijing et qu'il se présenta lui-même à l'empereur Kangxi qui fut tellement impressionnné par ses talents de peintre qu'il lui demanda d'apprendre la peinture chinoise. Castiglione fut le peintre de la cour sous 3 empereurs durant 50 ans.
L’Empereur Yongzheng
Amusements de l'empereur Yongzheng, conservé au Musée du Palais.
Portrait de l'empereur Yongzheng en habit occidental, conservé au Musée du Palais
Voilà le portrait de l'empereur Yongzheng en habit occidental, peint par Giuseppe Castiglione.
Portrait de l'impératrice Xiaoshengxian, conservé au Musée du Palais
Après l'accession au trône de l'empereur Yongzheng, Giuseppe Castiglione reçut une promotion. Il adapta les techniques de peinture à l'huile occidentale au goût de l'empereur et aux concepts esthétiques chinois. Il essaya de peindre en recourant à de nouveaux styles et en utilisant du matériel de peinture chinoise.
Dynastie Qing Le cerf peint par Guiseppe Castiglione et conservé au Musée du Palais
Dynastie Qing Chevaux broutant dans les faubourgs, tableau peint par Giuseppe Castiglione et conservé au Musée du Palais.
Dynastie Qing Signes avant-coureurs printaniers de la paix, tableau peint par Giuseppe Castiglione et conservé au Musée du Palais
L'empereur Qianlong fit les commentaires suivant sur ses portraits et sur ceux de l'empereur Yongzheng peints par Castiglione : « Giuseppe Castiglione excelle dans le portrait et il a fait mon portrait lorsque j'étais un enfant. » Mais les peintres étrangers ne pouvaient pas peindre comme bon leur semblait. Toutes les peintures de Castiglione étaient réalisées selon les instructions de l'empereur et leur principal sujet était les exploits de l'empereur.
Dynastie Qing L'empereur Qianlong à la grande parade, peint par Giuseppe Castiglione et conservé au Musée du Palais
Entre la 20e et la 26e année du règne de l'empereur Qianlong, deux rebellions Dzungar furent écrasées par l'empereur.
Dynastie Qing Scènes de batailles pour pacifier les régions de l'ouest, tableau peint par Giuseppe Castiglione et conservé au Musée du Palais
Pour célébrer les victoires sur les Dzungar, l'empereur Qianlong demanda aux artistes étrangers de peindre cet événement. Puis ces peintures furent envoyées en Europe afin de servir de modèles pour les gravures. Au total 16 peintures furent envoyées en France où sept des meilleurs artistes du pays en firent des gravures pendant 7 ans. La 38e année du règne de l'empereur Qianlong, 200 pointes sèches, avec les dessins originaux et les plaques en cuivre, furent envoyées en Chine. Toute l'opération dura 11 années mais l'empereur était content du résultat.
Envoyés à la cour impériale des Qing, peinture conservée au Musée du Palais
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