La Cité interdite Ⅹ - Du Palais impérial au Musée du Palais (2)

Wu Ying,consultant de la Commission pour la Protection des Biens de la Maison des Qing

Yi Peiji Wu Shan

Agé de 33 ans lorsque Pu Yi fut expulsé de la Cité interdite, Wu Ying était le chef du département de police du gouvernement du Beiyang et le responsable de la supervision de Pu Yi et de sa famille. Après l'expulsion de Pu Yi du palais, Wu Ying devint le conseiller pour les affaires liées au Palais impérial. La fille aînée de Wu Ying a fait savoir que la passion de son père et de Yi Peiji pour le Palais impérial venaient de leur amour pour les antiquités chinoises.

WU SHAN, fille aînée de Wu Ying, conseiller de la Commission pour la Protection des Biens de la Maison des Qing

Tous deux aimaient les antiquités.

Ils allaient souvent à Liulichang pour chiner et pour acheter.

Le dimanche lorsque je ne les voyait pas,

je savais qu'ils étaient à Liulichang.

Pu Yi et sa suite à Tianjin.

Au moment où la Commission pour la Protection des Biens de la Maison des Qing s'apprêtait à dresser l'inventaire des trésors, la situation politique changea de nouveau. Zhang Zuolin, un seigneur de la guerre du Nord-Est de la Chine occupa Beijing avec ses troupes. Le lendemain, la maison impériale de Qing qui avait été déchue proclama : « Toutes les modifications des Articles pour un traitement favorable de la maison des Qing ne sont pas valables. » Pu Yi déclara dans les journaux qu'il avait été forcé de signer le document stipulant ces révisions. La Commission annula donc sa première réunion fixée pour le 22 novembre 1924 dans le but de dresser l’inventaire.

PU REN, 87 ans, le plus jeune frère de Pu Yi.

Mon père a toujours essayé de le persuader

de ne pas faire d’histoires.

Mais c’était peine perdue.

Pu Yi n’écoutait pas. C’était un doux rêveur.

ZHANG HONGWEI, vice-président de la Maison d’édition Cité interdite

Tous les courtisans, jeunes et vieux, de la dynastie Qing

voulaient retourner au palais.

C’était leur vœu le plus cher.

S'ils ne pouvaient le réaliser,

ils espéraient au moins pouvoir en sortir des objets de valeur.

ZHANG BOFENG, éditeur en chef de l'Institut d'histoire moderne, Académie des Sciences sociales de Chine

Ils gagnèrent l'appui de Duan Qirui qui ordonna au Ministère des Affaires internes et au Départment de police...

ZHANG HONGWEI, vice-président de la Maison d’édition Cité interdite

Il n'autorisa pas la Commission à faire l'inventaire des trésors de la cour des Qing

Zhuang Yunkuan

Zhuang Yunkuan fut le seul à s'opposer. Lorsque Yuan Shikai s'était autoproclamé empereur, il avait été aussi le seul des 60 membres de l'Assemblée nationale à s'être opposé à lui. Plus tard, il fut nommé à la tête du Bureau général des Comptes et, à ce titre, il était fort impliqué dans le travail de la Commission pour la Protection des Biens de la Maison des Qing. Zhuang Yunkuan fit tout son possible pour protéger Yi Peiji et les autres membres de cette commission.

WU HUAN, petit-fils de Wu Ying, conseiller de la Commission pour la Protection des Biens de la Maison des Qing.

Duan Qirui approuva le rapport officiel.

C'est ainsi que la Commission pour la Protection des Biens

de la Maison des Qing devint une institution légitime.

Li Yuying ainsi qu'un certain nombre

de chercheurs de l'Université de Beijing

commencèrent alors leur travail dans le Palais impérial.

Le 24 novembre 1924, Li Yuying et les autres membres de la Commission commencèrent à dresser l'inventaire des trésors de la cour des Qing. En avril 2005, nous avons reproduit la scène au même endroit. Selon les règles de l'époque, tous les objets devaient être répertoriés et marqués des caractères chinois selon l’ordre établi dans le Classique des Mille Caractères. La Commission commença par les objets qui se trouvaient dans le Palais de la Pureté Céleste. Le premier objet était un tabouret en bois qu'ils répertorièrent sous le nom « Ciel No.1 » (« Ciel » est le premier caractère du Classique), ce que tout le monde trouva amusant. La plupart des membres de la Commission entraient pour la première fois dans le palais et étaient donc très curieux.

On garde des photos montrant le premier jour de travail de la Commission. Parmi les personnes engagées pour dresser cet inventaire, se trouvait Shan Shiyuan, âgé de 19 ans, un jeune étudiant en histoire de l'Université de Beijing. 32 ans plus tard, il devint le curateur adjoint du Musée du Palais.

SHAN JIAJUN, fille de Shan Shiyuan

L'un des membres de la Commission avait un appareil photo.

Il dit à mon père:

« Prenons une photo de toi.

Mets-toi en pose avec cette veste de mandarin. »

Mon père l'a mentionné dans ses mémoires:

« J'étais bête comme mes pieds

et je ressemblais à un vieil homme pédant. C'était ridicule. »

Les critères de sélection pour ceux qui faisaient partie de l'équipe d'inventaire du Palais impérial étaient très stricts.

SHAN JIAJUN, fille de Shan Shiyuan

Il y avait deux conditions.

Tout d’abord il fallait donner une garantie

FU LIANZHONG, ancien employé du Musée du Palais

Si quelqu'un voulait entrer dans le Palais impérial,

il devait donner trois garanties.