Le premier film égyptien projeté au festival de Cannes, en 17 ans, fait face à de nombreuses critiques en Égypte. Lors d'une déclaration télévisée, le film et son réalisateur Mohamed Diab ont été accusés de déformer les opinions politiques des Égyptiens.
Cela fait longtemps qu'un film égyptien n'était pas en compétition au festival de Cannes. Eshtibak (ou Clash) se déroule à l'arrière d'une voiture de police, des individus représentant les points de vue de l'opposition ont été arrêtés parmi des manifestants suite au renversement de l'ancien président Mohamed Morsi.
Un film égyptien fait face à de fortes critiques
MOHAMED MAHDY
Critique de cinéma
"Diab a toujours voulu faire des films différents sur l'Égypte, des films qui reflètent la situation socio-politique du pays. Il ne savait pas comment aborder le sujet. Son frère Khaled a eu l'idée de placer tous les segments des Égyptiens dans une voiture de police. Au travers de leur voyage, ils parlent, se disputent et discutent des problèmes du pays et des conséquences."
Le film a reçu des critiques positives au festival de Cannes. Il n'a pas été projeté en Égypte. Ironiquement, le film a été fortement critiqué par les médias d'État pour l'ampleur politique trop agressive du film. Mais Diab, le producteur dit que le film n'a pas été attaqué par le gouvernement. De plus, ceux qui le critiquent ne l'ont pas vu.
KHALED DIAB
Producteur de Eshtibak
"Le film n'a pas été attaqué par les autorités, mais par 2 programmes de télévision d'État. Je pense qu'ils avaient peur que le film ne parle de l'accident connu qui s'est passé dans une voiture de police, mais le film n'a rien avoir avec cet incident."
Diad dénie tous liens avec le vrai incident qui s'est passé en 2014. Plusieurs prisonniers des Frères musulmans ont été tués par des policiers dans un véhicule policier, lors de leur transfert dans une prison. Selon les représentants, ils se défendaient des prisonniers qui essayaient de fuir. Tous les policiers ont été acquittés. Le producteur explique que le film couvre la période où Mohamed Morsi et les Frères musulmans étaient au pouvoir en 2013 et non la période d'aujourd'hui.
KHALED DIAB
Producteur de Eshtibak
"Le film ne possède aucun caractère ou position politique. Il ne prend pas parti ni ne parle au nom d'une certaine entité politique. Le film n'est affilié à aucun groupe politique. Ce n'est ni un film de droite, ni un film de gauche. Le film reflète les divisions et les conflits au sein de l'Égypte. Ce film n'est pas contre une personne en particulier. C'est un film contre les divisions et les conflits au sein de la société égyptienne."
Le Syndicat des acteurs dénonce ce qu'a été dit dans le programme à l'encontre du film. Mais selon le gouvernement, les critiques viennent des médias et non de l'État. Le film a reçu une licence pour sortir au cinéma sans aucune forme de censure.
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