Les nomades Kazakhs doivent changer leur mode de vie
10-02-2016 09:27
Aujourd'hui marque le 61e anniversaire de l'établissement de la Région autonome ouïgour du Xinjiang. Le Xinjiang est l'une des 5 administrations provinciales dirigées par une minorité ethnique. A partir d'aujourd'hui, CCTV Français présente une série spéciale : Xinjiang : explorer la nouvelle frontière de la Chine.
Nous vous montrerons des images du Xinjiang en révélant de nombreux aspects de la culture. Nous vous emmènerons au coeur de la région pour y découvrir des espèces animales que l'on ne voit nulle part ailleurs et vous présenterons des habitants. La série reflète le passé, explore le présent mais aussi le futur du Xinjiang dans le contexte du développement de la Chine. Dans notre 1er épisode, CCTV s'est rendu dans un village de la préfecture de Yili dans le nord du Xinjiang, pour y découvrir comment la modernisation a amené des changements dramatiques dans ce village autrefois isolé et causé de nouveaux conflits parmi les différents groupes de personnes.
Une vie pastorale, aux pieds des Monts Tianshan. Qiongkushitai est connu pour sa beauté idyllique. 300 familles kazakhes vivent dans ce village. Aby Johmubay, 86 ans, arpente la prairie depuis qu'il est né.
Les nomades Kazakhs doivent changer leur mode de vie
ABY JOHMUBAY
Éleveur, Qiongkushitai, Xinjiang
“Cet endroit était calme, quelques personnes y vivaient en nomades. Maintenant, nous voyons arriver des gens de l'extérieur. L'élevage a été restreint par une interdiction gouvernementale."
Ehye Bahyar est le petit-fils de Aby. Il est l'un des 8 enfants du village qui ont été admis à l'université. Ehye aime aussi la prairie mais il ne veut pas mener la vie de son grand-père. La vie à Qiongkushitai a perdu de son calme quand le lieu a été inscrit sur la liste étatique des Villages Historiques et Culturels.
Des routes ont été construites, reliant les habitations même les plus isolées. Le gouvernement local fait la promotion du tourisme pour améliorer les conditions de vie des personnes qui vivent ici. Le nombre grandissant de visiteurs a néanmoins provoqué un changement du mode de vie local. Beaucoup s'en accommodent très bien. Ehye espère que Qiongkushitai va même encore davantage s'ouvrir au monde.
EHYE BAHYAR
Petit-fils de Aby Johmubay
“Je vois de plus en plus de jeunes construire des auberges pour le tourisme. Je ne veux pas rester à la maison. Je veux gagner de l'argent et faire baisser le coût de la vie et mes frais de scolarité. Je veux aider ma famille aussi."
Les nomades Kazakhs doivent changer leur mode de vie
Le tourisme domestique est en plein boum en Chine, où il y a une demande pour les nouvelles destinations comme Qiongkushitai.
Les Kazakhs sont connus pour vivre à dos de cheval. Mais cette tradition disparaît peu à peu à mesure que les jeunes quittent le pays pour les grandes villes. Ehye aide encore sa famille avec les animaux mais il sait que la vie nomade ne le rendra pas plus riche. Le tourisme est la solution. Trouver du fourrage est de plus en plus dur, les éleveurs devant aller de plus en plus loin. Le gouvernement a édicté de nouvelles régulations pour restreindre l'élevage afin de protéger la prairie pour l'éco-tourisme.
EHYE BAHYAR
Petit-fils de Aby Johmubay
“Non, je ne veux pas rester dans les montagnes toute ma vie. je veux réaliser mes rêves et je veux vraiment changer mon mode de vie. Je ne veux pas élever du bétail dans la prairie toute ma vie. J'ai mes propres rêves et mon grand-père a son propre rêve. J'aimerais aller dans les grandes villes pour observer, ouvrir mon esprit et mes yeux. Ce que je n'aime pas à propos du tourisme c'est les gens qui laissent des détritus et détruisent l'environnement naturel."
Qiongkushitai change vite. Le mode de vie vieux de plusieurs siècles est en train de disparaître.
ABY JOHMUBAY
Éleveur, Qiongkushitai, Xinjiang
“Je ne sais vraiment pas si le nomadisme peut continuer à exister dans l'avenir. Le fait est qu'à mesure que le tourisme prend de l'importance, l'environnement se détériore. Les zones de pâturage se réduisent. Ces changements rendent difficile la poursuite du mode de vie traditionnel."
Aby est d'avis que les éléments de la vie moderne ne sont pas propres à mesurer son bonheur. Il sent bien qu'il vit en marge du nouveau monde, dans un Xinjiang de plus en plus urbanisé. Il continue à penser que son village lui apporte tout le confort dont il a besoin. Et il compte bien en profiter encore tant qu'il existe.
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