Vestige du passé, un art martial défend son avenir auprès de l’UNESCO

11-30-2016 13:51

Un autre héritage culturel qui cherche à apparaître sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO est un sport égyptien traditionnel appelé Tahtib. Les Égyptiens espèrent bien que cette forme de lutte utilisant des bâtons obtiendra finalement l'approbation de l'UNESCO lors de la conférence de l'organisation qui se tient à Addis-Abeba cette semaine.
 
Le tahtib est un ancien art martial que l'on pratique avec des bâtons. En Égypte, il est particulièrement apprécié dans les zones rurales.

Vestige du passé, un art martial défend son avenir auprès de l

Vestige du passé, un art martial défend son avenir auprès de l'UNESCO

Dans les villages, hommes et enfants se rassemblent pour regarder les meilleurs combattants s'affronter. Les flûtes et les tambours ajoutent un peu plus de suspense et de drame.
 
TAREK HASSAN
Professeur de danse moderne
Académie des arts
 
"Le tahtib est une coutume qui remonte aux Pharaons. Les premières traces du tahtib sont représentées sur les murs de certains temples et tombes. Elles décrivent comment nos ancêtres utilisaient le bâton. À l'époque, c'était moins une danse qu'un jeu destiné à libérer la tension de manière positive, une forme de compétition. Beaucoup de ces mouvements de base sont d'ailleurs encore utilisés aujourd'hui, plusieurs milliers d'années plus tard.
 
Les Pharaons se battaient en utilisant des tiges de papyrus plutôt que ces bâtons. Les égyptologues pensent que le tahtib était l'un des trois piliers de la formation qu'un chasseur devait maîtriser pour porter une arme. Les deux autres étaient la lutte et le tir à l'arc.
 
ASHRAF HAMADA
Danseur
Forsan al Sharq
 
"Le tahtib a de nombreuses formes, dont l'une est la lutte, c'est la fierté, le respect de l'adversaire et la démonstration de la gloire du bâton, mais sans blesser l'autre. Pour conserver son honneur, un combattant doit gagner la bataille sans physiquement toucher son adversaire."
 
Le jeu commence par les deux combattants qui se tiennent debout, droits et face à face. Ils effectuent alors divers mouvements complexes, montrant leurs compétences et leur talent dans le maniement du bâton. Les règles peuvent varier.

Un combattant gagne un point s'il frappe la jambe de son adversaire, ou si son adversaire est contraint de faire un pas en arrière.

S'il frappe le torse ou la partie supérieure du corps, un combattant obtient deux points. Vers le milieu des années 1900, le tahtib est devenu un art de la performance et une partie intégrante de la danse folklorique égyptienne.
 
TAREK HASSAN
Professeur de danse moderne
Académie des arts
 
"Il y a 50 ou 60 ans, le célèbre artiste Mahmoud Reda a modernisé la danse folklorique traditionnelle et le tahtib a été interprété dans les festivals du monde entier. Mais depuis, il n'y a pas eu de développement majeur. Nous tentons de redonner vie à ces arts en voie de disparition, car ils sont le reflet du caractère égyptien."
 
Les danseurs expliquent que le tahtib devient plus populaire au sein de la communauté étrangère. Certains artistes tentent de développer ce qu'ils appellent le tahtib moderne : en remplaçant le code vestimentaire ancien par des vêtements plus à la mode, et en préférant des musiques modernes plutôt que traditionnelles.
 
ADEL EL MAHROUKY
Le Caire, Égypte
 
"Lutter avec des bâtons en bois n'est certainement pas réservé à l'Égypte. Il existe des pratiques similaires dans de nombreuses cultures à travers le monde. Toutefois, l'Égypte espère que cette semaine, l'UNESCO reconnaîtra le tahtib comme un patrimoine culturel qui doit être protégé, ainsi, il échappera à l'oubli."

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Rédacteur:Jin Wensi |  Source:
CCTV.com
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