Organisé par le ministère chinois des Affaires étrangères, un colloque sur les Relations sino-françaises a eu à Beijing ce jeudi. Une vingtaine d'invités chinois et français ont discuté toute la journée de questions liées au thème : "Relations sino-françaises et sino-européennes à l’horizon 2020". Au programme se trouvaient les relations sino-françaises et la gouvernance mondiale. Monsieur Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères, a accepté de répondre aux questions de notre journaliste Liu Fang sur ce sujet.
En tant que première puissance occidentale ayant établi des relations diplomatiques avec la Chine il y a 52 ans, la France fut également pionnière dans l'établissement d'un partenariat stratégique complet avec la Chine. Il en fut de même pour la création d'un programme bilatéral dans le domaine de l'énergie nucléaire civile. Selon l'ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, en plus des domaines technologiques de premier ordre tels que le nucléaire ou l'aéronautique, il faut trouver sans arrêt de nouveaux domaines de coopération.
HUBERT VÉDRINE
Ancien ministre français des Affaires étrangères
"Je pense qu'on les trouvera dans les nouvelles technologies, et les nouvelles technologies associées à l'environnement, puisque la Chine et en train de prendre le tournant de l'écologie, ce qui est très important pour tout le monde. Et il n'y a pas de progrès dans l'écologie, s'il n'y a pas de progrès technologiques et scientifiques, dans l'agriculture, dans l'industrie, dans les transports, dans la construction, etc. Et là, c'est un domaine de coopération formidable. Il y a une demande chinoise, il y a de grandes capacités chinoises, et la France a des entreprises au top dans ce domaine."
Monsieur Védrine estime, et à juste titre, que les deux pays ont connu de bons résultats dans le domaine de gouvernance mondiale. Par exemple, et toujours en rapport avec la protection de l'environnement, celui de la biodiversité.
HUBERT VÉDRINE
Ancien ministre français des Affaires étrangères
"Il y a une série de domaines écologiques où il peut avoir des accords internationaux, mais il n'y aura pas d'une gouvernance globale automatique sur l'ensemble des sujets, on ne peut pas imaginer un système qui va donner des ordres à la Chine, aux États-Unis ou à l'Europe. Cela n'arrivera pas. "
Personne ne peut en effet dicter la conduite des grandes puissances mondiales, et Hubert Védrine pense que la mondialisation pourra à long terme irriter les pays occidentaux. Moins d'accord seront signés, ce qui ne veut pas dire que les relations bilatérales entre la Chine et la France vont se détériorer.
HUBERT VÉDRINE
Ancien ministre français des Affaires étrangères
"En France, tout le monde attache une importance à la relation franco-chinoise, mais il faut qu'on parle vraiment comme des amis, très franchement, très concrètement pour pouvoir développer sans arrêt de nouveaux domaines, pas seulement tout simplement faire des commémorations sur le passé. "
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