L'Égypte a augmenté ses tarifs douaniers sur 320 produits, la plupart de luxes, jusqu'à 60%. Le ministère des Finances dit que cela a pour but de soutenir les industries domestiques et de réduire le déficit commercial. Les responsables essaient de réduire les importations après la chute de la livre égyptienne en raison de la crise des devises étrangères l'an dernier.
Les cosmétiques, les produits laitiers et certains appareils électriques voient leurs tarifs douaniers augmenter de 40 à 60%. La liste comprend aussi les fruits, la poudre de cacao, les biscuits, les stylos et les crayons. Dans son annonce, le gouvernement insiste sur le fait que tous ces produits sont déjà fabriqués en Égypte. De nombreux consommateurs pensent que c'est une bonne chose pour le pays mais ils ont quelques inquiétudes.
Les tarifs douaniers en hausse de 40 à 60% sur 320 produits
IMAN FARID
Habitante du Caire
"C'est bien de réduire les importations et d'encourager la production locale. Mais j'espère que les producteurs égyptiens ne vont pas profiter de cette décision pour augmenter leurs prix. Les prix sont déjà très élevés. J'étais dans un supermarchéet je n'ai pas trouvé la moitié des choses dont j'avais besoin, et certaines étaient trop chères alors je n'ai pas acheté."
Le ministère égyptien des Finances dit que l'augmentation des taxes va rapporter jusqu'à 340 millions de dollars, si le volume des importations reste le même. Mais au niveau actuel de l'inflation, ce pourrait ne pas être le cas.
MONA ABOULMAGD
Habitante du Caire
"Bien sûr que ça affecte, je dirais de plus de 60%, la hausse des prix des courses. Je viens de faire des courses et c'est le double de ce que je paie d'habitude. Si je souffre je suis sûre que ceux qui sont plus pauvres doivent souffrir encore plus."
Les experts préviennent que sans mise en application appropriée, la nouvelle décision pourrait résulter dans une hausse des prix des produits locaux.
YOUMN
Professeur d'économie, Université Ain Shams
"La principale inquiétude est que les producteurs locaux monopolisent le marché. Et là se pose la question du rôle du gouvernement et de la société civile dans son entier. Nous vivons une période de transition très critique en Égypte. Nous avons besoin d'une bonne gestion. Il faut s'attaquer à la corruption. Et il faut créer un meilleur environnement d'investissement."
C'est la seconde augmentation des droits de douane pour les mêmes produits cette année. La première avait eu lieu en janvier quand le gouvernement avait décidé une augmentation de 30 à 40%.
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