Le procès de l'ancien chef rebelle ougandais Dominic Ongwen s'est ouvert mardi soir. Il comparaît devant la Cour pénale Internationale, à La Haye. Cet enfant soldat devenu l'un des commandants de la sanguinaire Armée de résistance du Seigneur, LRA, doit répondre de plus 70 crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans son pays. Dominic Ongwen a déclaré qu'il était une victime, et a plaidé non coupable.
Bourreau ou victime ? Le procès de Dominic Ongwen tournera autour de cette question. L'ancien chef de guerre a plaidé non coupable. Il prétend ne pas comprendre les accusations portées contre lui, et il a plaidé non coupable et a dit à la CPI qu'il est également une victime de la LRA.
L'ancien chef rebelle ougandais plaide non coupable
DOMINIC ONGWEN
Ancien chef rebelle ougandais
"C'est la LRA qui a enlevé des gens dans le nord de l'Ouganda. La LRA a tué des gens et a commis des atrocités, et je suis l'une des personnes qui est contre la commission d'atrocités par la LRA. Mais ça n'est pas moi, Dominic Ongwen, qui suis-je personnellement avec la LRA."
Domninc Ongwen a été enlevé alors qu’il n’était qu’un enfant, et a ensuite été forcé à rejoindre les rangs de la LRA. Toutefois, selon les procureurs il est monté rapidement en grade pour devenir le chef d’une des quatre brigades de la LRA en Ouganda. L'ONU estime que la milice a massacré plus de 100 mille personnes, et est responsable du déplacement forcé d'un million de personnes.
FATOU BENSOUDA
Procureur général de la CPI
"Des centaines d'enfants ont été enlevés et forcés à participer à des pillages. Et s'ils ne marchaient pas assez vite, ils étaient battus et tués. Les mères qui allaitaient et dont les bébés ralentissaient la progression de la milice, ou tout simplement pleuraient un peu trop fort, étaient froidement tuées."
Les accusations portent sur des atrocités présumées perpertrées entre 2002 et 2005, à savoir meurtre, torture, viol, mariages et grossesses forcés, esclavage sexuel, et recrutement d’enfants soldats.
MARIANA PENA
Initiative Société justice ouverte
"Cela fait depuis longtemps que l'on attend que la CPI examine des crimes de cette nature. Pas toutes les affaires de la CPI ont porté sur des violences sexuelles, et cette politique de poursuite de la cour a été critiquée par les ONG et groupes de différents pays."
La défense a initialement demandé un délai pour que l'ancien chef rebelle fasse un test psychologique, afin démontrer qu'il est inapte à comparaître devant la justice. Les juges ont rejeté cette demande. La défense et l'accusation poursuivont mercredi leurs déclarations liminaires.
>> Suivez toutes nos actualités sur notre page Facebook
