Les autorités à Beijing et à Shanghai ont mis en place une règlementation stricte et controversée pour les applications qui permettent de commander un véhicule avec chauffeur. Mais selon l'application chinoise Didi, la nouvelle règlementation forcera plus de 90% de ses chauffeurs à Shanghai à arrêter leur activité.
Lei Lianchen a perdu son travail. Il était l'un des premiers chauffeurs à travailler pour Didi, l'application chinoise qui permet de commander un véhicule avec chauffeur, et à utiliser son véhicule pour offrir des trajets payants à Beijing. Il dit qu'il gagnait près de 10 mille yuans par mois, soit 1500 dollars, pratiquement le double du salaire d'un chauffeur de taxi traditionnel.
Les grandes villes chinoises imposent de nouvelles règlementations aux chauffeurs privés
LEI LIANCHEN
Chauffeur Didi
Je ne peux plus conduire maintenant car ma voiture a une plaque de la province du Hebei, et non de Beijing. De plus, je suis résident de la province du Henan et ma voiture ne convenait pas aux nouvelles règles.
Mercredi, les autorités dans les plus grandes villes chinoises ont imposé des limitations plus strictes.
Beijing et Shanghai demandent maintenant à tous les chauffeurs d'être résidents permanents de la ville et d'avoir un véhicule enregistré localement.
Les voitures compactes comme celle de Lei sont aussi interdites.
La nouvelle politique a provoqué une grande controverse et beaucoup disent que désormais il n'y a plus que la classe moyenne supérieure qui est qualifiée pour postuler à un emploi.
ZHU WEI
Université de droit et de science politique
Le gouvernement essaie de séparer les clients Didi de ceux des taxis traditionnels. Le but est de gagner du temps pour des réformes envers le système de taxi traditionnel, car le gouvernement pense que si Didi met au chômage les chauffeurs de taxi traditionnels, c'est une menace pour la stabilité sociale.
Pour les autorités, l'objectif de ces règles n'est pas la protection locale, mais la sécurité.
MA RUI
Directeur adjoint, Bureau du transport public
La règlementation vise à garantir la sécurité et de meilleurs services pour les clients. Quand les voitures privées sont utilisées comme des taxis, le gouvernement local doit avoir suffisamment d'informations sur les véhicules et leurs chauffeurs afin de les retrouver.
A Beijing, il y a environ 66 mille taxis traditionnels dans la ville, 10 mille de plus qu'il y a 10 ans. Mais au cours de la dernière décennie, la population de la ville a doublé et les taxis sont devenus bien plus abordables pour les habitants.
LEI LIANCHEN
Chauffeur Didi
Avant cette application, je faisais le taxi illégalement pour l'aéroport. Maintenant que j'ai perdu mon travail, je réfléchis à le refaire, car après tout, il faut bien joindre les deux bouts.
Un dilemme de longue date entre la praticité et la protection des passagers. On ne sait pas encore si les nouvelles règlementations représentent un pas en avant ou en arrière pour cette industrie innovante et en pleine expansion.
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