Les bureaux du parti de gauche HDP attaqués dans tout le pays

12-25-2016 21:39

En Turquie, les bureaux du Parti démocratique des peuples, ou HDP - parti de gauche et pro-kurde - ont été attaqués dans diverses villes du pays. Ils ont été saccagés, tandis que la foule responsable de ces troubles a même tenté de lyncher des gens au cours de ces violences.

La Turquie a été victime de plusieurs attentats suicide en 2016, récemment celui du 10 décembre - lorsqu'une double explosion a retenti dans le centre d'Istanbul, tuant 45 personnes - et celui qui s'est produit une semaine plus tard à Kayseri, tuant 14 personnes.

Le gouvernement a rapidement montré du doigt l'organisation séparatiste kurde PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Quelques heures seulement après le double attentat d'Istanbul, le Premier ministre turc a fait cette déclaration :

BINALI YILDIRIM
Premier ministre turc

"Nous n'avons aucun doute que l'organisation terroriste séparatiste PKK est derrière cet attentat. Nous détenons plusieurs personnes et une enquête judiciaire est en cours.''

Le conflit de plusieurs décennies du PKK - le Parti des travailleurs du Kurdistan - avec la Turquie a causé la mort de milliers de personnes, tant du côté kurde que du côté turc. Le président turc associe le PKK avec le parti politique de gauche pro-kurde HDP et leur a à tous deux reproché de ne pas en faire assez pour prévenir le terrorisme par ce groupe.

L'attentat d'Istanbul n'a pas été revendiquée par le PKK, mais par un rejeton de ce parti, connu sous le nom de TAK, ''les Faucons kurdes de la liberté''.

Le public turc, rendu furieux par le terrorisme, a pris le HDP pour cible. Des foules ont commencé à attaquer les bureaux du HDP dans des villes comme Ankara, Izmir, Istanbul, Hatay et Erzincan, pour n'en citer que quelques unes. Des attroupements de gens appelaient à la vengeance alors qu'elles entraient dans les locaux, cassaient les fenêtres et jetaient les meubles par les fenêtres. Dans certains cas, le bureau du HDP était brûlé, et à d'autres instances, il y eu des irruptions de violence avec la police, lorsque celle-ci a essayé avec difficulté de disperser la foule. De nombreux membres du HDP considèrent les attaques contre leurs locaux comme des provocations, et insistent qu'ils ont à plusieurs reprises condamné les derniers attentats à la bombe en Turquie.

MUSTAFA ELMA
Porte-parole de la section stambouliote du HDP

Le HDP en tant que parti est complètement opposé à ces attentats ;  comme le peuple, nous y sommes opposés. Le public le sait ; nous l'avons déclaré à de nombreuses reprises. Nous n'avons jamais considéré les attentats comme des actions justifiées et nous ne le ferons jamais.

Ce porte-parole du HDP dit que la mort n'est pas leur objectif.

MUSTAFA ELMA
Porte-parole de la section stambouliote du HDP

Nous ne voulons jamais que le moindre Turc ou Kurde soit tué. La seule façon d'empêcher cela est de créer un environnement où nous puissions vivre dans un pays démocratique et puissions nous exprimer librement, comme dans le processus de 2013 à 2015.

Il se réfère là au processus de paix qui a échoué entre le gouvernement turc et le PKK. Une période où des négociations se sont déroulées avec le dirigeant emprisonné de l'organisation, Abdullah Ocalan, et où un cessez-le-feu était en place.

Cependant le gouvernement turc considère insuffisantes les condamnations du terrorisme par le HDP, et exige davantage de preuves de la séparation de ce parti d'avec le PKK. Depuis juillet, plus de 2000 membres des deux partis ont été arrêtés, et plus de 7000 sont détenus, dont le dirigeant du HDP, Selahattin Demirtas. Suite aux attentats à la bombe en décembre, l'armée turque a aussi mené d'importantes opérations contre le PKK dans le sud-est de la Turquie, qui devraient s'intensifier en 2017.

>> Suivez toutes nos actualités sur notre page Facebook

Rédacteur:HUANG Xue |  Source:
CCTV.com
A vous de (re)voir
channelId 1 1 1
860010-1116060500