Les Syriens fêtent Noël

12-25-2016 22:01

La ville de Maaloula se situe à 55 kilomètres de Damas, la capitale syrienne. C'est l'un des rares endroits au monde où l'on parle encore l'Araméen, la langue de Jésus-Christ, dans la population chrétienne. L'armée syrienne a repoussé les djihadistes hors de la ville en avril 2014, mais la mémoire des habitants reste fortement marquée. Cette année, ils pourront célébrer Noël sans crainte.

Cela fait des années que cet arbre n'a pas revêtu sa parure de Noël mais aujourd'hui, il est temps que les décorations quittent leurs boîtes et trouvent leur chemin jusqu'à la place principale de Maaloula. L'ancienne petite ville du Nord de Damas s'est rendu célèbre quand les djihadistes s'en sont emparé, ont enlevé douze religieuses du monastère et forcé les habitants à partir.

CHEF DU CONSEIL MUNICIPAL DE MAALOULA

"Pour la troisième fois cette année nous pouvons fêter Nöel. Un droit qui nous avait été enlevé par les terroristes. Maintenant nous nous sentons en sécurité et nous pouvont célèbrer Noël comme nous le faisions auparavant."

Dans le monastère rénové de la ville et dans les immeubles alentours, les traces des combats sont toujours visibles. Les djihadistes ont commis un « véritable massacre archéologique », pillant notamment l'église conventuelle, un des plus vieux édifices chrétiens du monde, datant du début du IVe siècle.

RIAD ILIAN WAHBE
MEMBRES DES FORCES LOCALES DE SÉCURITÉ

"Les frontières de la ville ont changé de nombreuses fois. Nous ne pouvons pas permettre que cela arrive à nouveau. Lorsque nous sommes revenus, tout avait été brûlé et pillé, et nous sommes parti de zéro pour redonner vie à Maaloula. Avant la guerre, nous vivions comme des frères avec les Musulmans, mais certains d'entre eux ont permis aux terroristes d'entrer dans la ville."

Si les terroristes ont été expulsé depuis deux ans maintenant, le danger est toujours proche. Des mesures de sécurité strictes à l'entrée de la ville rappellent les risques liés aux périodes de vacances. Un moment où les groupes radicaux essayent de faire bonne impression pour frapper là où ça fait mal.

Pour de nombreuses familles, la décision de revenir n'était pas facile. Mettre la vie de leurs enfants en première ligne encore une fois, un choix qui défie toutes difficultés.

RANA WAHBE

"Avant la guerre, nous avions de belles décorations, mais maintenant, tout est trop cher et il y a à peine assez d'électricité pour les lumières. Mais nous devons fêter Noël et montrer aux enfants que la vie continue. Avoir été déporté hors de nos maisons a été tellement dur pour eux".

HABITANT DE MAALOULA

"Nous devons aider les enfants déportés et leur montrer que Maaloula est une belle ville. C'est notre maison et nous devons les aider à s'y sentir en sécurité".

PRÊTRE
Monastère de Saint-Serge

"Je suis prêtre depuis 35 ans maintenant et nous avons eu des moments difficiles, mais cette année c'est différent. Nous avons la possibilité d'accueillir des festivités et l'affluence me fait croire que la vie a repris ses droits. Et, alors que notre pays est encore à l'épreuve, je peux dire que je sens que nous sommes proche de la fin."

La communauté de Maaloula est l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde et l'un des rares endroits sur la planète où l'on parle encore la langue de Jésus-Christ, l'Araméen. Maintenant que la population locale a repris possession de la ville, la survie de cette langue ancienne semble assurée. Alors que Sara chante ici en Araméen une ode à la joie de la foi, cet air vieux de 2000 ans continuera à préserver la culture de la communauté.

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Rédacteur:HUANG Xue |  Source:
CCTV.com
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