La mer de Chine méridionale au coeur de la tempête
12-27-2016 09:39
Notre rétrospective se penche aussi sur la mer de Chine méridionale, qui a été le théâtre de nombreux rebondissements diplomatiques cette année.
La Chine est en colère.
WANG YI
Ministre chinois des Affaires Étrangères
"En ce qui concerne cet arbitrage du tribunal qui a faussé la vérité en détournant les preuves et les articles de loi, le peuple chinois ne peut en aucun cas accepter, la communauté internationale qui est équitable et juste ne sera pas non plus d'accord."
Ce qui est inacceptable, c'est le verdict de la cour permanente d'arbitrage de La Haye du 12 juillet 2016. Les Philippines, avec le soutien des États-Unis, ont saisi en 2013 le tribunal de La Haye sur la question de la souveraineté de la Chine en mer de Chine méridionale. Une souveraineté délimitée par la Ligne en neuf traits rendue publique en 1947. La Chine réfute la compétence du tribunal sur cette question. Elle affirme que sa souveraineté sur ces territoires est ancienne et s'appuie pour cela sur de nombreuses archives internationales.
Vu de Beijing, cette démarche des Philippines viole le principe de règlement des différends défini par la Chine et l'ASEAN, dont font partie les Philippines. Ce principe est la Déclaration sur la conduite des parties en mer de Chine méridionale conclue en 2002. Elle fait des négociations et des consultations le moyen de régler les différends.

La mer de Chine méridionale au coeur de la tempête
LU KANG
Porte-parole
Ministère chinois des Affaires Étrangères
"Le gouvernement chinois privilégie toujours la négociation et la discussion pour régler les différends territoriaux et maritimes avec les pays voisins."
Washington est venu appuyer Manille. De nombreux pays ont apporté leur soutien à la position chinoise.
PETER MUTHARIKA
Président du Malawi
"Nous soutenons un règlement pacifique de cette affaire via la négociation entre la Chine et les Philippines...c'est la position du Malawi, et je pense que c'est aussi la position de la plupart des pays africains."
Les Nations Unies ont formellement démenti tout lien avec la cour permanente d'arbitrage. Et à Manille, les choses changent. Le nouveau président Rodrigo Duterte recherche l'apaisement avec la Chine, au grand dam des États-Unis, l'ancien pays colonisateur des Philippines.
Le 24 juillet, l'ASEAN se penche sur cette affaire et lance un appel au respect du Code de conduite de 2002.
En octobre, pour sa première visite dans une grande puissance, Duterte se rend en Chine. A Bejing, les présidents chinois Xi Jinping et philippin Rodrigo Duterte scellent officiellement leur rapprochement. Ils y établissent un mécanisme de consultation bilatérale pour régler leurs différends territoriaux par des négociations.
C'est un soulagement. Un tiers du commerce maritime mondial transite par la mer de Chine méridionale. Ses eaux sont riches en poisson et son sous-sol en pétrole et en gaz. Outre la Chine, elle est bordée par 6 autres pays qui ont presque tous des revendications territoriales concurrentes. Les tensions sont donc nombreuses et potentiellement explosives.
La Chine défend la liberté de navigation en mer de Chine méridionale. D'une part, elle a renforcé ses capacités de défense ; d'autre part, elle a construit des installations d'aide à la navigation sur les îles Xisha et Nansha. Son objectif, préserver et faciliter la navigation dans ces eaux vitales pour les pays de la région.
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