Malgré les défis rencontrés en 2016, les entrepreneurs africains savent saisir les opportunités
12-28-2016 13:57
Les entreprises africaines ont rencontré de nombreux défis en 2016 et notamment un ralentissement dans bon nombre d'économies du continent. Toutefois, elles ont su comment susciter de nouveaux intérêts et mettre en avant leurs produits et services.
Tianna Sherman a quitté sa maison dans le Missouri, aux États-Unis, en 2010, pour retourner dans un Liberia d'après-guerre et créer une entreprise de mode.
Elle dit que ce n'était pas facile au début de trouver la maison de sa grand-mère criblée d'impacts de balles et d'avoir recours à des générateurs toute la journée pour faire son travail.
Maintenant, c'est une entrepreneuse occupée qui vend des designs africains imprimés localement et à l'étranger. Elle montre ainsi à d'autres Libériens qu'il y a des opportunités dans le pays.
TIANNA SHERMAN-KESSELLY
Entrepreneuse
"C'était une occasion pour les gens d'avoir un espace agréable, d'être en mesure d'essayer les vêtements, de flâner, de ne pas avoir à subir les prix et c'était aussi une occasion pour moi de montrer aux gens que les Libériens peuvent mettre en place un bel établissement."
Au Kenya, Dorothy Ghettuba est sur le plateau avec son équipe qui filme un épisode de la série 'Sumu la penzi', 'l'amour est un poison' en français.
Dorothy est la directrice de Spielworks Media. Une société qui produit des films, des talk-shows et des séries dramatiques. Le Kenya veut augmenter le contenu local à au moins 40% sur les chaînes de télévision du pays. Dorothy profite de cela, mais pour elle, être une femme la confronte à un ensemble supplémentaire de défis dans les affaires.
DOROTHY GHETTUBA
Directrice de Spielworks
"Je pense que les producteurs, hommes ou femmes, seront toujours confrontés aux mêmes défis. Vous savez, nous cherchons de l'argent, nous essayons tous de produire, nous essayons tous de faire de notre mieux, mais ça sera toujours un peu plus difficile pour la femme, la taxe pour les femmes, c'est comme cela que je l'appelle... comme si je la payais."
Au Nigeria, la société Wilson Juice vend de la limonade depuis que le gouvernement à encourager les gens à acheter davantage de produits nigérians après la chute du naira, imputée à la baisse du cours du pétrole.
Le pays a mis en place des restrictions sur les importations dans le but de stimuler l'industrie locale. Des entreprises locales telles que Wilson, qui pendant des années ont dû concurrencer les nombreuses importations de jus de fruits d'Europe et d'Afrique du Sud, ont été satisfaites de cette décision.
SEYI ABOLAJI
Cofondateur de Wilson Juice Company
"Les gens décrient et critiquent la dévaluation du naira, l'économie ralentit, tant de choses ne vont pas, et nous nous voyons cela comme une opportunité. Nous l'avons vu depuis des années et maintenant nous croyons que c'est le moment pour nous de vraiment briller."
L'entrepreneuse ougandaise, Sharon Ninsiima fait des sacs en fibre de banane pour remplacer les sacs en polyéthylène. Le pays a interdit les sacs en plastique, mais il y a eu quelques défis pour faire appliquer l'interdiction. Les sacs en plastique bloquent souvent les conduits et systèmes d'égouts, et sont donc un danger pour l'environnement et la santé publique.
SHARON NINSIIMA
Propriétaire de l'entreprise Shalbags
"Je voulais lutter contre l'utilisation des sacs en polyéthylène. Les sacs en polyéthylène prennent beaucoup de temps à se dégrader. Mes sacs en papier ne prennent même pas une semaine pour disparaître."
En Afrique du Sud, nous sommes allés dans une plantation de fraises, sur la côte nord du KwaZulu-Natal, région généralement considérée comme défavorable à la culture des fruits.
Xolani Gumede a injecté plus de 1 million de dollars dans l'entreprise il y a trois ans et affirme que la croissance annuelle a été d'environ 250%. La ferme est également certifiée pour l'exportation de fraises dans le monde entier.
XOLANI GUMEDE
Producteur de fraises
"S'il était facile de cultiver et de vendre, tout le monde le ferait. Le fait que peu de gens le fasse, montre qu'à un certain moment, il y a un risque élevé, et que le risque se situe au niveau de la production. Pour ce qui est de la vente, les fraises se vendent vraiment."
Au Zimbabwe voisin, nous avons rencontré Jennifer Rupiya, l'une des rares femmes charpentières du pays. En dépit d'une économie en difficulté, certains entrepreneurs résistent contre les grandes entreprises.
Avant, Jennifer vendait des collations à des charpentiers avant de commencer à investir dans Charlywood il y a six ans. Elle est devenue plus tard apprentie et a continué à exercer dans ce secteur dominé par les hommes.
JENNIFER RUPIYA
Charpentière
" À la fin du mois, je peux vendre jusqu'à 2000 dollars américains. J'ai un système de paiement avec lequel les clients peuvent payer un dépôt et ensuite régler le solde après une période convenue de temps. En une semaine donc, je peux faire des ventes entre 500 et 1000 dollars américains. "
Jennifer dit qu'elle veut encourager d'autres femmes à suivre son exemple et à s'intéresser, même aux secteurs considérés comme la chasse gardée des hommes, afin qu'elles aussi deviennent des entrepreneuses prospères.
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